Couvre-feu à 18h: «On a le droit de déroger, alors faisons-le», lance un maire breton

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Affirmant que sa commune n’est pas en crise, le maire de Saint-Brieuc en Bretagne se révolte contre l’instauration du couvre-feu à 18h annoncé par le gouvernement. «On a le droit de déroger», estime l’édile auprès de Franceinfo tout en pointant l’absence de concertation avec les élus locaux.

L’instauration du couvre-feu à 18h à l’échelle du pays depuis le 16 janvier n’a pas été appréciée par le maire de la commune bretonne de Saint-Brieuc, Hervé Guihard. S’y opposant au micro de Franceinfo, il a promis que sa commune n’allait «rien changer»:

«On va continuer à ouvrir les écoles, les crèches, les centres de loisirs, les centres d’accueil jusqu'aux horaires classiques. Parce que sinon, ce sont toujours les plus défavorisés qui trinquent».

Pas de crise sur son territoire

Alors que Jean Castex souhaite «graduer la riposte» à l’épidémie, le maire ironise:

«Tout le monde à 18 heures partout en France, il considère que c’est gradué», dit l’édile tout en ajoutant qu’il va «mettre en place un "gradué proportionné", mais sur le territoire».

Même si sa ville est passée «de 0 à 2 en réanimation», elle n’est pas encore «en crise»:

«Si nous étions en crise, je n’aurais pas du tout cette réaction», explique-t-il.

Aucun changement des règles n’est donc envisagé. Hervé Guihard pointe par ailleurs sur le «manque d’agents», parmi lesquels il y a «aussi des personnes vulnérables».

«Les préfets n’ont aucune liberté»

«On a le droit de déroger, alors faisons-le», a lancé Hervé Guihard.

Dans le cadre de ce «gradué proportionné» qu’il veut mettre en place, il a permis «à toutes les familles de mieux s'organiser, de continuer à vivre un peu mieux, d'aller chercher leurs enfants un petit peu plus tard» afin d’en «profiter pour faire leurs courses un peu plus tôt et aller dans les quelques commerces qui seront ouverts et ça va les aider».

L’élu a expliqué qu’il n’y avait «absolument pas» de concertation avec les élus locaux quant à la mise en place du couvre-feu. D’après M.Guihard, s’ils avaient échangé à ce sujet avec leur préfet, ils auraient «trouvé une mesure qui serait adaptée»:

«Les préfets n'ont aucune liberté. Ils agissent sous ordre de l'État et c'est leur fonction. Mais il n'y a pas de dialogue sur cette proportionnalité qu’évoque notre Premier ministre, qui ne se joue pas sur le territoire. Pour lui, proportionnelle, c'est juste le créneau horaire».
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