Une usine de Huawei à proximité des services secrets de l’armée française inquiète

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L’installation près de Strasbourg d’une usine du géant chinois des télécoms Huawei, qui est une bonne nouvelle pour l’emploi, soulève cependant des questions en matière d’espionnage, relève France Inter. L’entreprise est implantée à proximité de sites sensibles pour les armées françaises.

Huawei installera à Brumath, à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg, sa première usine de production hors Chine. Ce fait prometteur du point de vue de l’emploi pose parallèlement des questions eu égard à l’espionnage, rapporte France Inter.
«Une excellente nouvelle qui témoigne de la dynamique économique de notre territoire», s’est félicité jeudi 17 décembre Jean Rottner, président de la région Grand Est.

Son optimisme tient à la création de 300 emplois directs sur ce site qui produira des équipements liés à la technologie 5G.

D’autre part, l’usine se situe tout près d’Haguenau et ses sites militaires de la branche Renseignement de l’Armée de terre.

«À chaque fois qu’il y a des investissements étrangers directs en France, il y a des inquiétudes, notamment quand l’implantation d’une usine se fait proche de sites considérés comme sensibles pour les armées françaises. En particulier des sites liés à la DRM, la Direction des renseignements militaires», explique à la radio Antoine Bondaz, chercheur spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche scientifique.

Huawei banni à Rennes, Brest et Toulouse

«Il n’y a pas de fantasme», ajoute le chercheur rappelant que dans des sites considérés comme stratégiques (à Rennes, Brest, Toulouse ou Strasbourg) une décision a été prise cet été pour retirer Huawei des réseaux de la 4G et l’empêcher de construire la 5G.

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Un autre sujet d’inquiétude tient, selon France Inter, au profil de Huawei dont le fondateur Ren Zhengfrei est un ancien cadre de l’armée chinoise et membre du Parti communiste, ainsi qu’aux liens entre le groupe et le pouvoir à Pékin.

«Les nouvelles réglementations en Chine font que le Parti communiste doit avoir des cellules dans l’ensemble des entreprises. Il y a donc des inquiétudes croissantes sur la mainmise potentielle ou le contrôle des entreprises privées chinoises par le Parti», détaille Antoine Bondaz.

C’est peu crédible et les services de renseignement sont aux aguets

Les inquiétudes relatives à l’espionnage en puissance ne sont pas partagées par tout le monde.

«Cela me semble peu crédible, on en n’est pas là», confie à la radio Antoine Izambard, journaliste, auteur de «France-Chine, les liaisons dangereuses» qui estime que là-dessus les services de renseignement français sont extrêmement vigilants.

Il redoute cependant que des salariés Huawei puissent nouer des liens avec la communauté militaire en Alsace et donc pouvoir accéder à des informations.

Huawei de son côté a toujours nié toute tentative d’espionnage, en France comme à l’étranger, dont aucune preuve n’a jamais non plus été publiée ou partagée avec le grand public.

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