Cinq militaires portent plainte pour «harcèlement moral» contre la base aérienne de Nancy-Ochey

© AP Photo / Michael ProbstSoldats de l'armée française (archive photo)
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Des plaintes pour «harcèlement moral» ont été déposées par cinq militaires ou anciens militaires auprès du parquet de Metz visant la base aérienne 133 de Nancy Ochey, a appris l'AFP samedi auprès de leur avocat, Me Frédéric Berna.

Les victimes et leur défenseur vont demander un rendez-vous avec la ministre des Armées Florence Parly pour aborder «le côté institutionnalisé des pratiques de harcèlement et insister sur la nécessité de lutter contre les comportements de harcèlement et de discrimination dans cette base», a précisé leur avocat, confirmant une information du quotidien l'Est républicain.

Sur les cinq plaignants il y a une dizaine de jours, deux ont quitté l'armée, tandis que les trois autres sont soit en arrêt maladie soit placardisés, selon Me Berna.

Il s'agit de deux femmes et de trois hommes, de tous les grades et parmi lesquels il y a un pilote, a précisé l'avocat.

Des dérives dénoncées

Les victimes dénoncent de multiples brimades, des reproches injustifiés, des insultes, des privations de missions, des dénigrements, de l'ostracisme, a souligné leur défenseur.

Les plaintes font également part de propos inappropriés aux femmes, notamment lorsque celles-ci tombent enceintes, ce qui serait incompatible avec l'armée. Il y a également des cas de participations forcées à des réunions au milieu de photos de femmes dénudées.

Leur défenseur a encore relevé «des bizutages appelés bahutages» qui ont le même objet à savoir «humilier les gens» ou encore «des reproches quand les victimes ne participaient pas aux «beuveries organisées dans la caserne pour la cohésion du groupe. Il a ainsi donné l'exemple d'un militaire qui s'était vu reprocher son absence à une soirée alors que c'était un sportif.

Le parquet de Metz s'en occupe

Interrogé par l'Est républicain, le colonel Alexandre Rochard a affirmé n'être «pas au courant de plaintes». «Je le serais si c'était le cas», a-t-il ajouté, admettant que s'il y a des procédures judiciaires, il n'a pas le droit de les commenter.

La plainte a été déposée au parquet de Metz, compétent dans ce genre d'affaires. «Notre plainte vise à faire ouvrir une enquête et à déterminer les responsabilités», a souligné Me Berna, précisant qu'elle doit permettre aussi de vérifier si certains actes sont seulement sexistes et «ne s'inscrivent pas en agressions sexuelles».

 

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