La Tunisie et le Sultanat d’Oman seraient en passe de normaliser leurs relations avec Israël, à l’instar des Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, a rapporté le New York Times (NYT), citant des sources américaines proches du dossier. Cette information intervient dans un contexte où les responsables tunisiens ont écarté toute possibilité de rapprochement du pays avec l’État hébreu sans résolution préalable de la question palestinienne.
«Des responsables [américains, ndlr] en lien avec les accords d’Abraham [surnom américain des accords de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, ndlr] ont estimé que la Tunisie et le Sultanat d’Oman seront les prochains à rejoindre ces traités», écrit le NYT.
La Tunisie dit officiellement non à la normalisation
«Pour la Tunisie ce n’est pas une question à l’ordre du jour», a déclaré le chef de l’exécutif tunisien. «C’est un choix pour lequel le Maroc a opté librement. Nous respectons le choix du Maroc, le Maroc est un pays frère, un pays que nous aimons beaucoup», a-t-il ajouté.
Dans le même sens, il a rappelé la position de principe de la Tunisie qui exige comme préalable à toute politique de normalisation avec Israël la création d’un État palestinien indépendant et respectant les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
Une position qui rappelle celle exprimée par l’actuel chef de l’État, Kaïs Saïed, lors du dernier débat de la campagne présidentielle tunisienne. En effet, il avait affirmé que la «normalisation avec Israël était une haute trahison». «Les Arabes ont une pensée défaitiste», déplorait-il, soulignant que «ce qui se déroulait sous nos yeux en Palestine est l’injustice du siècle et le droit des Palestiniens est imprescriptible».
Vers une loi incriminant la normalisation?
«Une fois adopté par le Parlement, ce projet de loi permettra de distinguer les forces nationales qui se prononcent contre la normalisation avec Israël, des traîtres et collaborateurs», a déclaré Haykel Mekki, président de la commission des finances à l’assemblée tunisienne lors d’une conférence de presse.
En février 2018, des élus tunisiens avaient déjà proposé un premier projet de loi incriminant la normalisation des relations avec Israël, suite à la décision de Donald Trump de transférer l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem-Est, mais qui n’avait finalement pas été adopté par le Parlement du pays.