S-400 russes: Erdogan dénonce une attaque contre la «souveraineté» turque après les sanctions américaines

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Pour le Président turc, les sanctions américaines imposées suite à l’achat par la Turquie de systèmes russes S-400 ne sont pas compatibles avec les relations d’alliance qu’entretiennent les deux pays. Il estime que c’est une attaque contre la «souveraineté» turque.

Recep Tayyip Erdogan a qualifié ce mercredi 16 décembre les sanctions américaines récemment imposées contre la Turquie en raison de l’acquisition de systèmes russes S-400 d’attaque contre la «souveraineté» du pays.

«La Turquie a acheté le S-400 à la Fédération de Russie. La Turquie ne vous a-t-elle pas demandé un système de défense aérienne? Cette décision est une attaque contre notre souveraineté, un moyen de faire pression sur nous», a-t-il déclaré lors d’un discours.

Erdogan a par ailleurs déploré que la Turquie, membre de l’Otan, soit le seul pays à être ciblé par des sanctions dans le cadre de la loi américaine dite «contrer les adversaires de l'Amérique à travers les sanctions» (CAATSA). Promulguée en 2017, celle-ci facilite l'instauration de sanctions à l’encontre des «adversaires» des États-Unis.

«Jusqu'à présent, la CAATSA n'a été appliquée à personne d'autre que nous, membre de l’Otan. De quelle alliance parle-t-on?», s'est-il interrogé.

Il a souligné que la Turquie avait proposé à plusieurs reprises aux États-Unis de créer un groupe de travail afin de résoudre les contradictions au sujet des S-400 russes.

«Nous allons désormais travailler deux fois plus dur pour augmenter notre propre production dans l'industrie de la défense. Le jour où de telles sanctions nous ont freinés est loin derrière nous», a ajouté le dirigeant turc.

Sanctions américaines visant Turquie

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annoncé le 14 décembre les sanctions contre la Direction des industries turques de la défense (SSB), son chef Ismail Demir et trois autres employés à cause de la coopération d'Ankara avec le russe Rosoboronexport, l'agence russe chargée des exportations du complexe militaro-industriel russe. Pompeo a par ailleurs déclaré qu’elles ne visaient en effet pas la Turquie, mais bien la Russie.

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Quant à Moscou, il dit «ne pas être surpris» par les sanctions américaines. Commentant la nouvelle, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a d’ailleurs souligné qu’il s’agissait d’une autre preuve de l’attitude «arrogante» des États-Unis à l’égard du droit international.

Abordant la question lors d’un point de presse ce 16 décembre, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova a dénoncé la concurrence déloyale de la part des États-Unis concernant l’industrie de la défense.

«C'est une autre manifestation de l'incapacité [des États-Unis, ndlr] à rivaliser en jouant selon les règles», a-t-elle déclaré, précisant que pour garantir certains avantages compétitifs, les États-Unis ont besoin de «mesures supplémentaires» bien qu’elles soient illégales.

Après que la Russie a fourni les premiers S-400 à la Turquie en juillet 2019, Washington a exigé que cette dernière renonce à l'accord et achète des complexes américains Patriot à la place. La Turquie a refusé de faire des concessions. Ainsi, les États-Unis ont d’abord suspendu la participation de la Turquie au partenariat mondial sur l’avion de chasse F-35, puis ont imposé des sanctions à l’encontre de la Direction des industries turques de la défense.

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