Covid-19: vers une interdiction de rassemblements familiaux au Québec?

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Le Québec et la France face au Covid-19, même combat face à de nouvelles mesures liberticides? Décryptage pour le Désordre mondial de Mathieu Arès, professeur à l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’Université de Québec, tous deux à Montréal.

La «deuxième vague» de Covid-19 sert-elle de prétexte aux gouvernements français et canadien pour justifier de nouvelles restrictions aux libertés des citoyens? Les mesures prises de part et d’autre de l’Atlantique commencent à ressembler à un confinement qui ne dirait pas son nom.

Mais au Canada –une nation de 37 millions d’habitants–, depuis mi-juillet, on ne compte pas plus de 15 décès quotidiens attribués au coronavirus. Et la plupart du temps, c’est beaucoup moins. En France, qui compte deux fois plus d’habitants que le Canada, le nombre de décès quotidiens sur la même période reste à deux chiffres. Pourtant, les gouvernements imposent des mesures restrictives qui semblent uniquement conçues pour donner l’impression que les élus agissent, même si ces nouveaux règlements sont si discutables qu’ils incitent les gens à descendre dans la rue pour reconquérir leurs libertés. Le peuple en aurait-il marre de cette forme de dictature sanitaire?

Mathieu Arès, professeur à l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’Université de Québec, tous deux à Montréal, dévoile ce que craint le gouvernement du Québec: 

«On dirait que l’essentiel des gens continue à suivre les directives du gouvernement, sauf celui des rassemblements des familles. Et là, le gouvernement du Québec a très peur, parce qu’il faisait très beau en fin de semaine. Évidemment, tout le monde était à la campagne et dans les parcs. Mais nous, on va se confiner naturellement à l’aise en hiver. Et c’est là que le gouvernement a peur, parce que si on continue à avoir l’habitude de voir notre famille, mais à l’intérieur, il risque d’y avoir plus de cas.»

Le gouvernement du Québec pourrait-il éventuellement interdire ces rassemblements à domicile? Mathieu Arès répond:

«Théoriquement oui, mais en pratique, il dit qu’il ne le fera pas. Ils ne vont pas envoyer les policiers dans les maisons privées, ça demeure une violation des droits de base. Les Québécois n’aiment pas beaucoup cette idée-là, cette espèce de dénonciations populaires où les voisins s’espionnent les uns les autres. Le gouvernement pourrait y aller, mais je crois qu’ils ne vont pas le faire, parce que ça ne passerait pas.»

Tandis qu’en France, les bars sont frappés de nouvelles contraintes, la situation des lieux publics au Québec est bien plus tranquille, explique Mathieu Arès:

«Je ne sais pas si c’est comparable, les situations française et québécoise. Les tables sont beaucoup plus proches en France que chez nous. Chez nous, c’est assez strict, les mesures de distanciation dans les bars. Et même le gouvernement reconnaît que ce n’est pas considéré comme étant un lieu de transmission très forte.»
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