Pour «créer un espace safe de discussion», les hommes cisgenres interdits aux réunions du comité féministe à la Sorbonne

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Le comité féministe de Paris 1 Panthéon-Sorbonne a promis deux réunions de rentrée consacrées aux problèmes des femmes et des minorités de genre. Ouvert à tous «à l’exception des hommes cisgenres», des responsables de l’Uni le jugent «ségrégationniste».

Deux réunions de rentrée sur les problèmes des femmes et des minorités de genre ont été annoncées par le comité féministe de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, lequel est fermé aux hommes cisgenres afin de «créer un espace safe de discussion». Les réunions sont ainsi interdites aux personnes de sexe masculin se considérant uniquement comme étant des hommes.

Le courriel indiquant la tenue de deux réunions a été envoyé aux étudiants de l’établissement par le biais de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), syndicat étudiant de gauche, et révélé sur Twitter par le responsable de l’Uni (Union nationale interuniversitaire) pour Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Guilhem Carayon.

«Si on accepte ça à l’université, l’université est morte»

Interrogé par Le Figaro, Guilhem Carayon dénonce un e-mail «extrêmement choquant» et «ségrégationniste»:

«Ces organisations font des réunions en excluant certaines personnes en considérant que leur présence pourrait empêcher les autres de s’exprimer. Voir l’Unef partager ce type de message ne nous étonne pas, ce syndicat est devenu une organisation sectaire qui ne défend plus du tout les étudiants».

Toujours auprès du Figaro, Olivier Vial, président de l’Uni, partage cet avis. Selon lui, cette nouvelle polémique est «dans la droite ligne de la dérive constatée de l’Unef ces dernières années»:

«Ils sont dans une stratégie de provocation. […] L’Unef essaye de mettre dans la tête des gens qu’un débat argumenté est une violence et qu’il faut que tout le monde puisse parler sans être contredit, sans qu’il n’y ait de personnes qui pensent différemment».

«Cet énième procès est injuste»

«Pour nous, il n’y a pas de sujet», explique auprès du Figaro Helno Eyriey, vice-présidente de l’Unef. L’Unef est une «association représentative» qui a juste relaté «un mail à tous les étudiants de l’université comme c’est fréquemment le cas avec d’autres organisations, car celles-ci n’ont pas accès au listing mail de la fac».

«Nous sommes d’accord avec ce comité sur beaucoup de sujets. Nous n’avons jamais caché que nous organisions des réunions non-mixtes, mais nous le faisons uniquement en interne de notre organisation, pas sur les universités. Ce énième procès est injuste, d’autant qu’il y a de nombreux sujets plus importants en cette rentrée», précise Mme Eyriey.
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