Sept fois décapitée, 20 fois renversée, la statue du général Leclerc a la vie dure au Cameroun - photos

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Sept fois décapitée, 20 fois renversée – voilà le destin du monument au maréchal Philippe Leclerc situé dans la ville camerounaise de Douala. Pour l’auteur de ces délits, un activiste camerounais, les symboles coloniaux doivent être remplacés par des monuments aux héros africains, rapporte la BBC.

L’activiste camerounais André Blaise Essama militait pour le déboulonnement des symboles coloniaux bien avant la vague antiraciste et anticoloniale qui secoue actuellement de nombreux pays, rapporte la BBC.

C’est la statue de Philippe Leclerc de Hauteclocque, grande figure de la libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale, située à Douala, la capitale économique du Cameroun, qui est dans le viseur de l’homme depuis des années.

«Le général Leclerc est venu représenter l'effacement de la mémoire coloniale camerounaise et la remplacer par une mémoire française», a-t-il expliqué au journaliste britannique.

Emprisonné à plusieurs reprises

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«J'ai décapité la tête de Leclerc sept fois et renversé la statue au moins 20 fois», a déclaré l’homme à la BBC. Et à chaque fois qu'il a endommagé la statue du général, qui a été élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France, les autorités locales l'ont restaurée.

Pour ces faits, jugés comme actes de vandalisme, le Camerounais a été emprisonné à plusieurs reprises, rapporte le média britannique. Sa peine allait jusqu'à six mois, mais parfois il a pu l’éviter en payant des amendes, grâce à l'argent récolté principalement par ses partisans au Cameroun et dans la diaspora.

Selon le Camerounais, il déboulonne des statues à mains nues. En outre, avant chaque opération, il a recours à «une incantation aux ancêtres», détaille la BBC.

Remplacer par des héros africains

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Son objectif est de remplacer ces «symboles coloniaux» par des héros camerounais et africains, est-il indiqué. Mais il fera exception également pour les personnalités non-africaines qui ont fait campagne pour «le bien de l'humanité» comme, par exemple, la princesse de Galles Diana Spencer, très populaire dans le pays.

Contrairement au général de Gaulle, «pour qui le peuple camerounais semble avoir de l'affection», le général Leclerc est impopulaire dans le pays parce qu’il «ne semblait pas penser aux gens», explique l’universitaire camerounais à la retraite Valère Epée, cité par la BBC.

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