La situation autour de l’Iran, le commerce avec la Chine ou encore le changement climatique: Washington et les pays européens ne s’entendent pas sur de nombreux sujets épineux. «L’Occident est divisé», affirme le Hill dans un article publié le 16 janvier.
Selon le média, des tensions entre l’Europe et les États-Unis avaient déjà éclaté au cours des années précédentes. Mais à l’époque, elles étaient de caractère politique, tandis que maintenant ce sont «le concept et la valeur de l’alliance transatlantique qui sont remis en question».
«Donald Trump est devenu le premier Président contemporain qui sape l’intégration européenne, au lieu de l’encourager […]. Plusieurs Européens estiment que leurs désaccords avec Washington disparaîtront après que Donald Trump aura quitté son poste. Il est certainement vrai qu’un nouveau Président pourrait apaiser les tensions», indique l’article.
Ses auteurs ajoutent toutefois qu’après une «lune de miel» avec le nouveau locataire de la Maison-Blanche, l’Europe sera de nouveau déçue en découvrant que «plusieurs désaccords avec les États-Unis sont toujours là et reflètent une divergence à plus long terme».
Quelles en sont les raisons?
«Cinq raisons risquent en particulier de diviser les États-Unis et l’UE dans les années 2020, indépendamment de la personne se trouvant dans le Bureau ovale», affirme le Hill.
Troisièmement, la Maison-Blanche perdra progressivement son intérêt pour l’Europe au profit de la région du Pacifique.
«Quatrièmement, sur fond de la croissance d’autres puissances, la capacité des États-Unis d’accomplir le rôle de policier mondial va diminuer», explique le Hill, ajoutant que les Européens seront donc obligés d’établir des liens avec d’autres pays, y compris la Russie et la Chine. Finalement, l’Europe s’est déjà accoutumée à ne pas tomber d’accord sur tout avec Washington au cours de ces dernières années.
Plusieurs pays européens ont déjà commencé à s’éloigner de Washington. Ainsi, dans un entretien accordé au Sunday Times le 12 janvier, le secrétaire d’État britannique à la Défense, Ben Wallace, a appelé son pays à «diversifier ses moyens» dans le domaine militaire afin de ne plus dépendre des États-Unis.
Quant à la France, en fin d’année dernière, son Président avait mis en doute la capacité de l’Otan à fonctionner correctement et avait évoqué la «mort cérébrale» de l’organisation. Emmanuel Macron avait en particulier dénoncé le manque de coordination entre Washington et ses alliés, avec des divergences d’opinion concernant leur véritable ennemi.