Le général Trinquand commente les grâces de crimes de guerre prononcées par Donald Trump

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Donald Trump a gracié deux officiers américains qui devaient passer en cour martiale pour crimes de guerre en Afghanistan et a réinstitué dans son rang un commandant des forces spéciales, condamné pour ses actions en Irak. Au micro de Rachel Marsden, le général (2 S) Dominique Trinquand critique ces grâces présidentielles.

«Nous formons nos garçons à être des machines à tuer, puis les poursuivons quand ils tuent!»

Par ce tweet, Trump a expliqué sa décision de gracier le premier lieutenant Clint Lorance et le major Mathew Golsteyn, accusés de crimes de guerre en Afghanistan et de réinstituer dans son rang Edward Gallagher, un commandant des forces spéciales, condamné pour ses actions en Irak par la justice militaire américaine.

Une justification qui laisse sceptique le général (2 S) Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire de l’Onu:

«Moi je connais un peu les gens des forces spéciales. Ce ne sont pas du tout des bêtes à tuer. Ce sont des gens extrêmement réfléchis.»

Le général, ancien conseiller de campagne d’Emmanuel Macron pour les questions de défense, explique que Trump a perdu le seul moyen de punir des atrocités commises par des soldats américains à l’étranger:

«Les États-Unis ne font pas partie de la Cour Pénale Internationale. Pourquoi? Parce qu’ils estiment qu’elle ne protégera pas assez leurs soldats, et ils se réfèrent à leur propre juridiction. Mais donc, il faut bien que cette juridiction, elle, soit solide.»

Trump, en tant que Commandant en chef des forces armées, a tout à fait le droit de gracier des soldats, mais d’après Dominique Trinquand, il devrait quand même y avoir des limites:

«Je pense que la grâce ne doit s’appliquer qu’à des cas humainement défendables, c’est-à-dire des cas soit dans lesquels il y a eu vraiment doute. Généralement, la grâce s’applique à une réduction de peine et non pas à une grâce complète, un blanchiment complet.»

Le spécialiste de la gestion de crise et des opérations de maintien de la paix explique comment les actions de Trump portent atteinte à l’ordre et la discipline dans l’armée:

«Un système ne tient que par toute la chaîne d’un système qui fonctionne. Si elle ne fonctionne pas parce que le Commandant en chef fait le contraire de tout ce qui a été décidé auparavant, ça met en cause, bien sûr, l’ensemble de cette chaîne hiérarchique.»
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