COUP: les scooters électriques en libres-services accusent le coup

© AFP 2023 PHILIPPE LOPEZScooter électrique en libre-service COUP
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Nouvelle victime dans la guerre de la mobilité partagée. COUP, service de scooters électriques partagés, a annoncé la fin de son activité dans les villes de Paris, Berlin, Tübingen et Madrid. En cause, des coûts d’exploitation trop élevés comparés aux revenus générés.

C’est un COUP d’arrêt… Le service de scooters électriques partagés, filiale de l’équipementier allemand Bosch, a annoncé lundi 25 novembre mettre fin à son activité. Lancée à Berlin en 2016, COUP doit «cesser ses activités à Berlin et Tübingen d’ici mi-décembre 2019» et «mettra fin également à ses activités à Paris et Madrid prochainement».

«Compte tenu d'un marché extrêmement concurrentiel et générant des coûts élevés, le maintien des activités de COUP sur le long terme s'avère économiquement non viable», a indiqué l’entreprise dans un communiqué.

​COUP et son principal concurrent Cityscoot, jeune start-up française, se livrait depuis 2017 une compétition acharnée bien qu’inéquitable. En effet, malgré la qualité de leur scooter taiwanais Gogoro, réputé pour son confort et sa fiabilité, COUP n’a jamais réellement été en mesure de rivaliser avec Cityscoot. Et pour cause, Cityscoot, pionner à Paris, a lancé son service en juin 2016 (contre juin 2017 pour COUP) et a accentué son avance au fil du temps. À ce jour, avec 2.200 scooters électriques, COUP dispose d’une flotte deux fois moins importante que celle de son concurrent (4.000 unités). Par ailleurs, contrairement à COUP, Cityscoot a pris le pari de desservir la petite couronne parisienne (Levallois, Boulogne, Neuilly, etc), un argument de poids pour attirer de nouveaux clients.

Cityscoot, une pépite de la tech pour le gouvernement

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Si pour des raisons pratiques, la start-up française disposait d’un avantage, elle a également su creuser l’écart dans la course aux capitaux et aux partenariats. En 2018, Cityscoot a réalisé une seconde levée de fonds à hauteur de 40 millions d’euros auprès de la RATP (via son entité RATP Capital Innovation), après une première de 15 millions à l’été 2016. Le gouvernement a également intégré en septembre 2019 Cityscoot au Next 40 (une sorte de CAC 40 des startups françaises), faisant bénéficier l’entreprise d’un programme d’accompagnement particulier de l’État afin de soutenir son développement.

C’est en octobre 2019 que la société française achève la concurrence avec la signature d’un partenariat avec Uber, permettant ainsi aux utilisateurs de réserver un scooter directement via l’application de l’entreprise américaine.

Les limites du modèle économique du «free-floating»

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Au-delà de la concurrence, la rentabilité économique du «free-floating», ou service de mobilité en partage sans station, a poussé de nombreux acteurs à cesser leur activité. Depuis 2017, quatre opérateurs qui proposaient des vélos, comme Gobeebike ou encore Ofo, ont quitté le marché parisien. La moitié des opérateurs de trottinettes électriques (Bolt, Wind, Hive, Ufo, Tier et Voi) ont également fait le choix de partir. La faute à la profusion d’acteurs présents sur le marché, mais surtout aux coûts de maintenance liés aux dysfonctionnements et actes malveillants (dégradations, vols), soit des coûts opérationnels qui semblent avoir eu raison de COUP.

«Afin de garantir une flotte opérationnelle et un service de qualité, cette activité a nécessité des investissements importants (véhicules premium, plateforme de réservation intuitive), et l'exploitation au quotidien, incluant le changement des batteries et le service clients, génère un coût très élevé», précise l’entreprise dans son communiqué.
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