Accusé de radicaliser des jeunes, un fiché S réclame justice

© SputnikUne voiture de police devant le palais de Justice de Paris (image d’illustration)
Une voiture de police devant le palais de Justice de Paris (image d’illustration) - Sputnik Afrique
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«Je suis docteur en pharmacie, pas imam, encore moins un imam radical», affirme un Palestinien fiché S en réponse aux accusations des autorités françaises. Assigné à résidence dans un hôtel de La Souterraine (Creuse) depuis un an et demi, l’homme a commencé une grève de la faim le 18 novembre et demande à ce que justice soit faite.

Le fiché S Mohamed Al Alashram, 52 ans, a entamé une grève de la faim le 18 novembre pour protester contre les accusations de radicalisation portées par les autorités françaises.

«Je n'ai pas participé à la radicalisation de jeunes gens qui sont allés combattre en Syrie aux côtés de Daech*», dit à France Bleu le Palestinien qui a été assigné à résidence en mai 2015, puis dans un hôtel de La Souterraine depuis mars 2018. Il ajoute:

«Je suis docteur en pharmacie, pas imam, encore moins un imam radical.»

«Personnage de toutes pièces»?

Selon son avocate Nohra Bouakara citée par le média, «on a fabriqué un personnage de toutes pièces».

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«Son dossier ne tient que sur des "notes blanches" rédigées par les Renseignements généraux. Les jeunes qui sont partis en Syrie, et jugés à leur retour en France, n'ont jamais mentionné son nom. Il est une victime collatérale des attentats de novembre 2015», souligne-t-elle.

Mohamed Al Alashram raconte qu’un jour «une vingtaine de policiers me tombent sur le dos en plein Strasbourg» et il passe deux jours en garde à vue «soupçonné de terrorisme».

«Plus tard, les RG [Renseignements généraux, ndlr] me contactent et me proposent de collaborer avec eux... je refuse. Depuis, je vis un enfer», confie-t-il à France Bleu.

Il avoue faire des prêches «mais à la demande des fidèles, car je ne suis pas imam. J'aime la France, je n'en ai jamais dit de mal».

Explications du maire de La Souterraine

Interrogé par la radio, le maire de La Souterraine, Jean-François Muguay, dit n’avoir «pas eu le choix».

«En mars 2018, le préfet de la Creuse me contacte et me dit: "On va mettre un fiché S dans un hôtel de La Souterraine." Je n'y peux rien. Depuis deux jours, les insultes et les menaces pleuvent sur les réseaux sociaux à l'encontre des gérants de l'hôtel, il faut que ça cesse.»

Le Palestinien est présenté par les renseignements français comme un imam radical. Il est accusé d’avoir fait des prêches de haine et d’avoir inspiré des jeunes pratiquants à partir se battre en Syrie. D’après Libération, l’homme est responsable de la radicalisation d’un terroriste du Bataclan en novembre 2015.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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