«Ce n’était pas inattendu»: Gorbatchev évoque la chute du mur de Berlin et la réaction de l'URSS

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Interviewé par Le Figaro, Mikhaïl Gorbatchev a expliqué la non-intervention de l’URSS lors des événements de 1989. Le dernier dirigeant soviétique a également abordé les relations entre la Russie et l’Occident, notant que la France pourrait aider à rétablir un climat de confiance entre la Russie et les pays occidentaux.

L’ancien Président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev a donné son point de vue sur la chute du mur de Berlin et la conjoncture actuelle, lors d’une interview accordée au Figaro. Il estime notamment que la France pourrait aujourd’hui aider à rétablir la confiance entre la Russie et l’Occident.

La chute du mur de Berlin: 30 ans plus tard
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Au cours de cet entretien, l’ex-dirigeant a indiqué que si le mur était tombé dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, il n’en avait finalement été informé qu’au matin. «Les premières informations reçues ne donnaient pas une idée complète de ce qui se passait, il était évident qu’il se passait quelque chose de très intéressant, et que cela allait avoir des conséquences très sérieuses. Mais ce n’était pas inattendu.»

Les membres du Politburo ont jugé à l’unanimité qu’il n’était pas question d’intervenir et les forces soviétiques déployées en République démocratique allemande (RDA) ont reçu l’ordre de ne pas quitter leur stationnement, a-t-il expliqué.

«Nous nous sommes donné un but: faire tout ce qui était en notre pouvoir pour que ces événements évoluent pacifiquement et, en même temps, faire en sorte que soient pris en compte les intérêts de notre pays et la sécurité européenne.»

M.Gorbatchev a également abordé les révolutions de velours d’Europe centrale, dans lesquelles l’URSS avait décidé de ne pas intervenir: «Nous ne pouvions pas refuser à nos voisins et nos amis les droits et libertés dont les gens jouissaient déjà en URSS! Nous ne nous sommes pas immiscés dans leurs affaires. Et quand on me critique sur le fait que «j’ai donné l’Europe orientale», je réponds: «Mais à qui l’ai-je donnée? La Pologne aux Polonais, la Hongrie aux Hongrois, la Tchécoslovaquie aux Tchèques et aux Slovaques.»

Concernant la situation actuelle, il estime que nous ne sommes pas au début d’une nouvelle guerre froide, bien que les relations entre la Russie et l’Occident ne soient pas simples, et préconise le dialogue.

«Entre la Russie et l’Occident, il n’y a pas de compétition idéologique, les interactions économiques sont étroites, il existe une liberté de mouvement, de contacts, un rapprochement culturel. Les gens ne se voient pas en ennemis.»

Il s'est dit toutefois «inquiet de la militarisation de la politique internationale» et considère que «la France pourrait jouer un rôle dans le rétablissement de la confiance entre la Russie et l’Occident».

Poutine et l’Occident

L’ex-dirigeant soviétique a souligné que le Président russe reconnaît le rôle de l’Occident sur la scène internationale et est prêt pour un partenariat. Il rappelle qu’il a fait des pas vers l’Ouest, qui les a mal accueillis à cause de son «complexe du vainqueur».

«Ils n’ont pas pris en compte les intérêts de la Russie et l’ont mise devant le fait accompli. Il faut considérer tout cela pour évaluer nos actions. La Russie n’acceptera pas un rôle secondaire dans les affaires du monde.»
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