En Catalogne, «les indépendantistes ont une stratégie du conflit et de la victimisation»

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Gentils manifestants indépendantistes catalans contre intransigeant gouvernement madrilène? La situation qui prévaut en Espagne est naturellement plus complexe que la présentation qu’en font certains. Olivier Urrutia, délégué général de l’Observatoire des Think tanks, livre son analyse au Désordre mondial.

L’Espagne se retrouve prise dans le tourbillon de manifestations qui agite actuellement le monde. Entre manifestations et contre-manifestations déclenchées par des peines de prison ferme pour plusieurs personnalités du mouvement indépendantiste catalan, le pays est déchiré.

Le Premier ministre socialiste du pays, Pedro Sanchez, se retrouve pris en tenaille. Est-il pour autant réellement responsable de la situation?

Olivier Urrutia, délégué général de l’Observatoire des Think tanks, critique la rhétorique du mouvement séparatiste:

«La plupart des leaders catalans prétendent tendre la main et dialoguer avec Madrid et ce serait Madrid qui refuserait, par une forme d’intransigeance, qui justement ne se prêterait pas au dialogue. Mais en réalité, les faits montrent tout à fait le contraire... Il se trouve que la stratégie des leaders indépendantistes est quand même la stratégie (1) du conflit, de l’affrontement, et (2) parce que ça va avec, de la victimisation.»

D’après Urrutia, une telle situation, qui menace l’unité du territoire national, ne pourrait pas se présenter en France. «Les indépendantistes catalans ont des partis politiques qui sont financés par l’argent public. Ils se présentent aux différentes élections et le plus souvent en Catalogne, depuis des années et des années, ils les remportent. Et ils gouvernent à ce titre non seulement la généralité de Catalogne, mais ils représentent la Catalogne à l’Assemblée nationale à Madrid», souligne-t-il.

«Je dois dire que si l’idéologie indépendantiste avait été condamnée, réprimée politiquement, on aurait interdit ces partis politiques, on leur aurait interdit de se présenter, et en tout cas on aurait tout fait pour les rendre inéligibles à des charges publiques. Ça n’est pas le cas. Les gens qui sont en prison aujourd’hui ne sont pas des prisonniers politiques. Ce sont des délinquants qui ont violé la loi.»
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