Féminicide: l’ancien maire de Téhéran condamné à mort

CC BY 4.0 / Erfan Kouchari / Mohammad Ali Najafi : peine capitale pour féminicide
Mohammad Ali Najafi : peine capitale pour féminicide - Sputnik Afrique
S'abonner
En mai dernier, l’ancien maire de Téhéran avouait le meurtre de sa femme. Ce jour sonne la fin d’un procès très médiatisé. Reconnu coupable, Mohammad Ali Najafi a été condamné à mort par la justice iranienne.

Ce 30 juillet, Mohammad Ali Najafi, ancien maire de Téhéran et figure du mouvement réformateur, a été condamné à la peine capitale pour l’assassinat de sa seconde épouse, Mitra Ostad. Les faits remontent au 28 mai au domicile du couple: Mitra Ostad est retrouvée tuée par balle dans la baignoire et M. Najafi s’était lui-même rendu à la police en avouant le meurtre. L’engouement autour de cette affaire s’explique par de nombreux facteurs: c’est d’abord le premier assassinat du genre impliquant un homme politique; Mitra Ostad était sa seconde épouse, alors qu’il n’avait pas divorcé de la première. Si la polygamie est autorisée en Iran, elle reste toutefois mal vue.

Et puis il y a surtout ce reportage de la télévision d’État au sein même du commissariat où l’homme politique s’est rendu, fin mai. Un reportage repris et traduit par la RTBF, dans lequel il donne une interview où il avoue avoir tuer sa femme, avec un calme presque indécent. Il affirmait alors que l’incident était la conséquence d’une dispute, qu’il avait pris le pistolet juste pour lui faire peur. Et lorsque le journaliste lui demande «si ça n’aurait pas été mieux de régler vos problèmes devant la justice?», l’ancien maire rétorque que ça aurait été mieux, mais qu’à chaque fois qu’il lui proposait le divorce, elle refusait. Sauf qu’en Iran, il est très facile pour un homme de divorcer sans l’accord de son épouse, contre compensation financière.

Toujours face caméra, le journaliste manie l’arme présumée du crime sans gants, une arme qui aurait dû être sous scellée. Un reportage pour le moins étrange, qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Face à la polémique, la police s’est ensuite excusée, mais le parquet avait ordonné l’ouverture d’une enquête sur les infractions commises.

La famille de la victime a demandé l’application de la loi du talion, prévoyant la peine de mort dans un assassinat. Ce 30 juillet, l’Autorité judiciaire iranienne a condamné M. Ali Najafi à la peine de mort.

«L’acte d’accusation inclut le meurtre avec préméditation, des coups et blessures et la possession illégale d’une arme à feu. […] Le tribunal a établi que le meurtre avait été prémédité et ordonné la peine de mort», a détaillé son porte-parole M. Esmaili, cité par Mizan Online, l’agence de l’Autorité judiciaire.

Toutefois, M. Esmaili a ajouté que la sentence pouvant faire l’objet d’un appel devant la Cour Suprême, elle n’est pas définitive.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала