Rabat intègre la Zone de libre-échange africaine et clarifie sa position quant à la participation du Sahara occidental

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Au 12e sommet extraordinaire de l’UA à Niamey, Alger et Rabat ont annoncé leur adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Cependant, le Maroc a soulevé des réserves quant à la participation de la République arabe sahraouie démocratique à la ZLECA, évoquant le rôle probable de l’Algérie dans ce cas.

Dimanche 7 juillet à Niamey, au Niger, l’Algérie et le Maroc ont annoncé leur adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine, lors du 12e sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA). Cependant, Rabat a souligné que cette adhésion n’était en aucun cas une reconnaissance de fait de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, s’était posé la question: par quelle façon la RASD allait faire du commerce dans cette zone?

«Le Maroc a adhéré de manière forte à l’exercice d’établissement de la ZLECA mais sa signature et sa ratification de cet accord ne sauraient être interprétées comme une reconnaissance d’une situation, d’un fait ou d’une entité [le Front Polisario, ndlr] qui ne reconnaît pas et qui menace son intégrité territoriale et son unité nationale», a déclaré M.Bourita à la presse, selon la chaîne marocaine 2M.

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«Le Maroc agit selon une doctrine et des principes clairs lorsqu’il s’agit de faire la différence entre l’appartenance à une organisation et la reconnaissance des entités qui pourraient en faire partie mais que le Maroc ne reconnaît pas», a-t-il ajouté.

Qu’est-ce qui cloche, selon Rabat, dans l’appartenance de la RASD à la ZLECA?

Sur la même lancée, le chef de la diplomatie marocaine s’est interrogé: comment «une entité qui n’a pas de territoire» pourrait appartenir à une zone de libre-échange? Il a dans ce sens indiqué que «l’aberration est flagrante».

«Si cette entité va faire du commerce à partir de Tindouf [dans le sud-ouest de l’Algérie, ndlr] ça va être du commerce interne dans un autre pays de l’Union africaine qui est l’Algérie», a expliqué le ministre, se demandant «avec quelle monnaie cette entité va-t-elle le faire?». «Si ce commerce aura lieu, c’est avec la monnaie algérienne», a-t-il soutenu.

Évoquant la circulation des marchandises, Nasser Bourita a souligné qu’elles «doivent passer par une douane, ça sera celle de l’Algérie, donc c’est ça l’aberration que le Maroc a tenu à soulever».

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Le ministre marocain a souligné que cette situation  était d’autant plus «aberrante» que la pierre angulaire de la ZLECA est les communautés économiques régionales. «Cherchez parmi les membres de l’Union africaine qui est l’entité qui n’appartient à aucune communauté économique régionale et vous allez comprendre l’aberration», a-t-il conclu.

Le Front Polisario et les autorités algériennes n’ont pas encore réagi aux déclarations du ministre marocain.

Quelle importance la ZLECA a-t-elle en matière d’intégration économique de l’Afrique?

L’accord portant sur la création de la ZLECA a été ratifié par les chefs d’État africain lors du sommet de l’UA à Kigali en mars 2018. Les États membres de l'UA signataires de l'accord s’étaient engagés à consolider et à renforcer les échanges commerciaux intra-africains dans l'objectif de créer un marché unique sur le continent.

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En effet, la ZLECA est un espace comptant 1,2 milliard de personnes avec un marché potentiel de 3.000 milliards de dollars par an, sans aucun droit de douane ni restriction à la frontière.

Elle vise à établir un accord commercial global et mutuellement bénéfique entre les États membres, concernant le commerce des biens et des services, les investissements, les droits de propriété intellectuelle et la politique en matière de concurrence.

Elle ambitionne également d’améliorer les infrastructures de qualité déplorable et les postes frontaliers inefficaces et de faciliter la circulation des marchandises, des ressources humaines et des fonds.

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