Pourquoi les USA veulent-ils envoyer des soldats italiens en Syrie?

© Photo ministère de la DéfenseLe esercitazioni dell'Esercito italiano
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Les États-Unis sont prêts à aider l’Italie en Libye et sur d’autres fronts en échange de l’envoi d’un contingent italien en Syrie, a déclaré le sénateur américain Lindsey Graham, l’un des conseillers les plus influents de Donald Trump, dans une interview accordée au journal Corriere della Sera. Sputnik en a discuté avec un politologue italien.

Les États-Unis veulent qu’un contingent militaire italien soit envoyé en Syrie et promettent en échange d’aider l’Italie en Libye et sur d’autres fronts, selon Lindsey Graham, sénateur qui figure parmi les conseillers les plus influents du Président états-unien. Pour le moment, Rome hésite.

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Cette revendication des Américains n’a aucun sens pratique. Les États-Unis ont leurs bases militaires dans 13 pays au Proche-Orient où 54.000 soldats sont déployés à présent, a déclaré à Sputnik Fulvio Scaglione, journaliste italien et expert en politique internationale, dont le livre intitulé «Siria. I cristiani nella guerra» (Syrie. Les chrétiens dans la guerre) vient de paraître.

«Il est tout à fait évident que les Américains n’ont absolument aucun besoin de soldats italiens dans la région. La raison en est exclusivement politique, les États-Unis souhaitant que l’Italie adhère à leur nouveau projet de reconstruction du Proche-Orient. Ils justifient leur propre présence dans le nord-est de la Syrie par deux arguments: la peur du retour de Daech* et la crainte de l’aggravation du conflit avec les Kurdes», a poursuivi l’Italien.

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Et d’ajouter que le «retour» ou le «non-retour» de Daech* dans la région ne dépendait pas du tout de la présence des militaires américains dans le nord-est de la Syrie.

«Ce sont les monarchies pétrolières du Golfe, alliés des États-Unis, qui décident si Daech* ou Al-Qaïda* y reviendront ou pas. On ne comprend pas pourquoi l’Italie s’en mêlerait», a relevé M.Scaglione.

À signaler qu’à présent, la classe politique italienne ne parle pratiquement pas de la crise syrienne.

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«Les États-Unis s’appliquent à présent à s’affirmer de nouveau en tant que puissance dominante et le font de façon très radicale, en entrant en confrontation avec la Chine, la Russie, l’Europe, l’Amérique latine et même, depuis peu, avec le Mexique. C’est-à-dire avec tout le monde. L’Union européenne connaît à présent des difficultés économiques et n’a pas de position unique en politique étrangère. Dans cette situation, l’Italie n’est pas à même à elle seule de faire face aux États-Unis», a expliqué l’interlocuteur de Sputnik.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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