Des failles avaient été décelées dans la protection incendie de Notre-Dame

© Sputnik . Oxana BobrovitchLa vue de Notre-Dame de Paris après l'incendie du 15 avril 2019
La vue de Notre-Dame de Paris après l'incendie du 15 avril 2019 - Sputnik Afrique
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Des chefs d'équipe de l'entreprise chargée d'assurer la sécurité du monument historique le plus visité d'Europe avaient mis en garde contre un manque de personnel et des problèmes dans le système d'alerte.

Des défaillances dans le système de sécurité de Notre-Dame avaient été signalées à plusieurs reprises dans des notes et rapports par des employés de la société assurant la protection incendie, relate Le Monde après une enquête.

«Une mauvaise interprétation du signal au moment du déclenchement de l'alerte a considérablement retardé l'intervention des secours, comme l'ont déjà évoqué Marianne et Le Canard enchaîné, indique le journal. La personne en poste au PC ce jour-là, à peine formée, ne connaissait pas bien les lieux.»

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En 2014, avec l'arrivée de la société de sécurité Elytis, deux de ses salariés sont prévus par vacation, explique Le Monde. Le chef d'équipe veille sur le système de sécurité incendie (SSI), «cette espèce de grande armoire sur laquelle des voyants et un petit écran s'allument en cas de "feu" ou de "dérangement"». Le second employé fait des rondes. Mais, rapidement, le dispositif est allégé, rendant impossible toute pause.

«Avec la nouvelle organisation — un chef d'équipe Elytis secondé par un surveillant cathédrale —, s'entraîner à monter en haut des tours et les rondes de prévention sont devenus impossibles», souligne le journal, citant des agents.

Pourtant, ces vérifications se révèlent parfois utiles. Et alarmantes. Comme ce fut le cas en février 2015.

«Pendant la ronde [dans la] charpente et la forêt, tours nord et sud: des mégots au sol partout, des matériaux de haut potentiel calorifique trouvés partout», relève le quotidien.

Il évoque également des plaintes d'employés concernant le matériel, qu'ils ne jugent pas toujours fiable. L'un d'eux assure avoir informé du problème sa hiérarchie qui n'aurait pas donné suite à ces avertissements.

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Enfin, le PC sécurité n'aurait pas toujours été prévenu de travaux en cours. Ainsi, des «travaux de point chaud» ont été effectués «sans permis feu». En outre, «personne n'allait vérifier le chantier après le départ des ouvriers», a rapporté un agent de Notre-Dame.

«La cathédrale est debout depuis plus de huit cents ans, elle ne va pas brûler comme ça», recevaient régulièrement en guise de réponse les anciens chefs d'équipe du PC sécurité de Notre-Dame, note Le Monde.

Un incendie s'est déclaré lundi 15 avril dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le procureur de la République de Paris a indiqué dès le lendemain que la piste accidentelle était privilégiée. Selon les pompiers, le feu aurait été «potentiellement lié» aux travaux de rénovation du monument.

Emmanuel Macron a annoncé le 16 avril qu'il voulait que la cathédrale soit rebâtie d'ici cinq ans.

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