Raquel Garrido devant Radio France: «c'est aussi à nous ces médias-là»

© Sputnik . Julien MattiaDes Gilets jaunes sur le pont de Grenelle à Paris
Des Gilets jaunes sur le pont de Grenelle à Paris - Sputnik Afrique
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En plus de Jérôme Rodrigues et d'autres figures du mouvement des Gilets jaunes, Raquel Garrido est arrivée ce samedi aux abords de Radio France pour dénoncer les «regards péjoratifs et méprisants» des médias à l'égard du peuple et des Gilets jaunes. Interrogée par Sputnik, elle a expliqué ce qui manque aux médias français d'aujourd'hui.

Soutenant les Gilets jaunes «depuis le début», la chroniqueuse et femme politique Raquel Garrido s'est exprimée au micro de Sputnik au sujet de l'intervention d'Emmanuel Macron et de l'«opération spéciale» que le mouvement a organisé à Paris dans le quartier où siègent Radio France et d'autres médias.

«C'est le premier retour à la rue après l'intervention finalement très provocante, très provocatrice d'Emmanuel Macron, je pense que même les macronistes ont été surpris par l'absence de réponses au mouvement», a-t-elle souligné.

Selon elle, malgré les attentes des soutiens d'Emmanuel Macron, le Président «n'a rien donné» lors de son intervention de jeudi:

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«Non seulement il n'a rien donné mais, en plus, il a aggravé la situation puisqu'il a dit aux Français: "vous ne travaillez pas assez, il va falloir cotiser plus longtemps pour la retraite", en fait même les quelques miettes qu'il fait semblant de donner par ici il les récupère […], ce qui est une énorme provocation et on rajoute à ça des répressions contre des journalistes, le fait qu'aujourd'hui il y a des milliers de Gilets jaunes qui sont sous contrôle judiciaire […] il y a une espèce de situation absolument inacceptable du point de vue de la liberté publique».

Parlant de la mobilisation d'aujourd'hui à Paris, elle a expliqué pourquoi des Gilets jaunes s'étaient réunis aux abords de Radio France et quel message le mouvement veut ainsi transmettre aux médias.

«Il y a une opération spéciale à laquelle je m'associe avec Jérôme Rodrigues et d'autres figures des Gilets jaunes. Cette opération est à l'attention des médias. On a trop entendu d'insultes, vu trop de regards péjoratifs et méprisants à l'égard du peuple en général et des Gilets jaunes en particulier. Et ça ce n'est pas normal. Notamment de la part du service public», a-t-elle indiqué.

Et d'ajouter:

Il y a «une violence verbale très très dure contre les Gilets jaunes, alors que ce service public est censé représenter une diversité des opinions, un peu de contradiction, un peu de bienveillance. Je pense que cela aussi est l'intérêt de cette opération, c'est-à-dire, c'est aussi à nous ces médias-là. Le pluralisme ce n'est pas seulement les invités, c'est aussi les éditorialistes comme moi, les chroniqueurs. Ce n'est pas possible que globalement on essaie de faire l'équilibre quand on invite un peu Gilets jaunes, on va inviter un macroniste mais qu'au niveau des éditorialistes ce soit majoritairement les gens qui sont du côté du pouvoir donc c'est aussi cela qui compte dans une opération comme celle-ci, c'est d'aller dire que les médias sont là pour nous, pour les citoyens».

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Mme Garrido ne partage guère la vision selon laquelle la France est divisée à présent entre ceux qui dénoncent la violence et ceux qui soutiennent les Gilets jaunes.

«Je pense que c'est tout à fait normal de soutenir les Gilets jaunes et d'être contre la violence […] Parce que la violence ce n'est pas un bon système de vivre ensemble, c'est une évidence. Et d'ailleurs c'est ce qu'on reproche à Macron, c'est d'avoir gérer ce mouvement citoyen uniquement par la répression. […] Eux ils ont le monopole de la violence d'État, okay, c'est ça la règle mais il faut aussi l'appliquer avec discernement, il faut l'appliquer selon la procédure […] et là on sent que le pouvoir franchit les lignes, demande aux policiers, demande aux juges, aux procureurs, aux magistrats, à chacun de franchir des lignes qui sont contraire à des principes républicains.

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