Rwanda: la justice française rend un non-lieu dans l'enquête sur l'attentat de 1994

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Les juges d'instruction français en charge de l'enquête sur l'attentat déclencheur du génocide de 1994 ont rendu une ordonnance de non-lieu dans cette affaire, informe ce mercredi l’AFP en se référant à une source judiciaire. Ce dossier empoisonne les relations entre Paris et Kigali depuis une vingtaine d’années.

Les juges d'instruction français en charge de l'enquête sur l'attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana ont rendu une ordonnance de non-lieu, informe ce mercredi l'AFP en se référant à une source judiciaire. Ils ont ainsi écarté la perspective d'un procès sur cet épisode déclencheur du génocide de 1994.

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Selon l'AFP, cette ordonnance a été rendue le 21 décembre. Les magistrats ont expliqué prendre cette décision «en l'absence de charges suffisantes».

En octobre, le parquet de Paris a réclamé l'abandon des poursuites contre des proches de l'actuel président rwandais, Paul Kagamé, qui risquaient un renvoi devant la cour d'assises.

Le 6 avril 1994, l'avion de Juvénal Habyarimana, un Hutu, avait été abattu par missile en phase d'atterrissage, à Kigali. Cet attentat est considéré comme étant le déclencheur du génocide des Tutsis rwandais par les extrémistes Hutus du 6 avril au 4 juillet 1994.

Selon les estimations de l'Onu, environ 800.000 personnes, en majorité Tutsis, mais aussi de nombreux Hutus solidaires des Tutsis, ont perdu la vie durant ces trois mois. Il s'agit du génocide le plus rapide de l'histoire et de plus grande ampleur quant au nombre quotidien de morts.

Depuis plus de 20 ans, ce dossier empoisonne les relations entre Paris et Kigali, la responsabilité française à l'époque du génocide étant mise en cause.

En France, une information judiciaire avait été ouverte en 1998 suite à la plainte déposée par des familles de l'équipage composé de Français. Le premier juge saisi, Jean-Louis Bruguière, avait privilégié l'hypothèse d'un attentat commis par des soldats de l'ex-rébellion Tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame, devenu président en 2000.

Closes une première fois, les investigations avaient été relancées en 2016 mais se sont heurtées à une série d'obstacles avant d'être définitivement terminées en décembre 2017.

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