Made in Russia 2018: quels pays du monde préfèrent les armes russes?

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Des chasseurs modernes, des systèmes de missiles à longue portée, des chars, des hélicoptères, des dizaines de tonnes de munitions et de bonnes perspectives de partenariat: le cahier de charges de Rosoboronexport a dépassé 50 milliards de dollars vers la fin de l’année 2018.

Le nombre de clients de l'industrie de l'armement russe ne cesse de croître malgré les sanctions occidentales. Cela s'explique notamment par une opération militaire réussie en Syrie, des exercices nombreux et des salons internationaux de la défense, dans le cadre desquels Moscou présente d'habitude un large éventail de produits. Mais quels sont les contrats de vente d'armes principaux de l'année 2018?

Le client numéro un

L'Inde a été sans aucun doute l'importateur le plus important d'armement russe en 2018. Ainsi, Moscou et News Delhi ont signé le 5 octobre dernier un contrat géant concernant la livraison de cinq régiments des systèmes de missiles S-400 d'un montant de plus de 5 milliards de dollars. Il s'agit du plus grand contrat de toute l'histoire de Rosoboronexport.

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Il est à noter que les transactions dans le cadre de ces livraisons seront effectuées en roubles. Cette règle pourrait également concerner d'autres contrats de vente d'armes de grande envergure entre les deux pays.

Un autre contrat important conclu avec l'Inde en 2018 concerne quatre frégates russes du projet 11356 selon le schéma «2+2». Les détails de l'accord n'ont pas été rendus publics, mais la fourniture des deux premiers navires — qui sont déjà pratiquement prêts — devrait apporter à la Russie environ 950 millions de dollars. Par ailleurs, l'arme principale de ces frégates est le BrahMos, missile antinavire supersonique de production russo-indienne, capable d'éliminer des cibles de surface dans un rayon de 300 km.

Qui plus est, le holding Hélicoptères de Russie a reçu au milieu du mois de mai 2018 une commande du ministère indien de la Défense concernant la livraison de 200 hélicoptères polyvalents Ka-226T. On n'exclut pas une production partiellement conjointe. En janvier dernier, Nirmala Sitharaman, ministre indienne de la Défense, a approuvé la proposition d'acheter 240 bombes aériennes russes pour l'armée de l'air indienne (il s'agit de près de 200 millions de dollars).

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Au début du mois de septembre, New Delhi a organisé les premiers tests réussis des obus de char de 125 mm Mango, produits sous licence. On peut également constater des progrès du travail sur plusieurs contrats importants que les parties devraient signer en 2019.

«Il s'agit principalement des livraisons de 220.000 fusils d'assaut Kalachnikov et de 48 hélicoptères Mi-17, explique Andreï Frolov, rédacteur en chef du magazine Export vooroujeni. Les parties n'ont pas eu le temps de signer le contrat en 2018, mais se sont mises d'accord sur la livraison d'un volume important des systèmes missiles sol-air portatifs Igla. On ne sait pas pour le moment le montant concret de ce contrat, mais certains spécialistes estiment qu'il s'agit de 1,5 milliard de dollars».

Une percée asiatique

La coopération militaire et technique entre la Russie et l'Indonésie existe depuis 60 ans (l'accord en ce sens a été signé en 1958). Depuis 1992, Moscou a livré à Jakarta des armes à feu, des véhicules et des aéronefs pour plus de 2,5 milliards de dollars. Qui plus est, les deux pays ont obtenu une véritable percée en signant en 2018 un contrat de livraison de 11 chasseurs russes Su-35, estimé à 1,1 milliard de dollars.

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Selon les sources du quotidien Kommersant citées en octobre dernier, la livraison de ces avions pourrait être reportée à cause de la position des États-Unis qui avaient menacé d'introduire des sanctions contre l'Indonésie. Jakarta a plus d'une fois exprimé sa volonté d'acquérir plusieurs sous-marins russes à propulsion diesel-électrique du projet 636 Varchavianka, mais les perspectives de ce contrat sont également vagues compte tenu du contexte géopolitique actuel.

Il n'existe aucune information disponible concernant de grands contrats de livraison de matériel militaire pour les forces terrestres. On sait pourtant que la Russie a lancé en 2018 la mise en œuvre d'un grand contrat signé en 2016 qui prévoit les exportations de 500 véhicules de combat d'infanterie BMP-3 et de chars T-90S vers l'Irak. Le Vietnam qui modernise activement son armée, a quant à lui reçu une partie considérable de 64 chars T-90S qu'il avait commandés.Il faut également mentionner le Laos, qui a obtenu en 2018 plusieurs dizaines de chars T-72B1. 

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Infographies
L'avion d'entraînement et de combat Iak-130
On a annoncé en novembre un contrat historique entre la Russie et la Birmanie qui a commandé six chasseurs biplaces Su-30SM. Selon Alexandre Fomine, vice-ministre russe de la Défense, cet accord pourrait servir de base à un contrat plus important, alors que les Su-30 pourraient en perspective former le noyau du parc de chasseurs birmans. La Russie a également commencé en 2018 de livrer vers la Birmanie six avions d'entraînement et de combat Iak-130 dans le cadre d'un accord signé par le passé.

Les missiles d'achoppement

Il est à noter que la Russie continue non seulement de vendre ses armes à l'étranger, mais aussi d'aider activement ses partenaires de longue date dans le domaine du maintien de matériel qui est déjà en service. Ainsi, le holding Hélicoptères de Russie envisage d'ouvrir d'ici fin décembre des centres de maintien et de réparation des Mi-17 et des Mi-35 au Brésil et au Pérou. De surcroît, la Russie et la Grèce ont signé en avril un accord interétatique sur la prolongation de la durée de service des systèmes d'armes. Il s'agit visiblement du maintien des systèmes de missiles S-300PMU-1, Tor-M1 et Osa. Rappelons que la Grèce reste pour le moment le seul pays de l'Otan qui dispose de systèmes de missiles russes.

© Sputnik . Ivan Roudnev / Accéder à la base multimédiaTir de missile par le système de missiles anti-aériens «Osa»
Tir de missile par le système de missiles anti-aériens «Osa» - Sputnik Afrique
Tir de missile par le système de missiles anti-aériens «Osa»

Selon les experts, l'intrigue principale de l'industrie de défense résidera en 2018 dans le contrat de livraison des S-400 à la Turquie, un autre membre de l'Otan. Moscou et Ankara ont signé en décembre 2017 un accord de crédit concernant la livraison de quatre divisions des S-400 pour 2,5 milliards de dollars. Cette entente a considérablement préoccupé Washington qui a immédiatement critiqué la décision turque. Les Américains ont notamment menacé de priver la Turque de la possibilité d'acquérir les chasseurs furtifs F-35.

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S-400 russes ou Patriot américains? La Turquie refuse de choisir...à ses risques et périls
Qui plus est, le Pentagone a annoncé le 19 décembre que le département d'État américain avait approuvé un contrat éventuel de livraison vers la Turquie des systèmes de missiles Patriot d'un montant de 3,5 milliards de dollars. Est-ce que la Turquie cédera à l'influence de son allié ou se laissera guider pas ses propres intérêts nationaux? On le verra très bientôt.

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