L’histoire derrière le succès d’un fromager russe ayant remporté un concours en France

© Photo Olga Kotchkina Le concours international de fromages et de produits laitiers de chèvre à Niort
Le concours international de fromages et de produits laitiers de chèvre à Niort - Sputnik Afrique
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Venu pour la première fois «à ses risques et périls» au salon professionnel Capr’Inov, à Niort, pour prendre part au concours international de fromages et de produits laitiers de chèvre, ce fermier russe a su séduire le jury avec sa production et décroché quatre médailles. Dans un entretien à Sputnik, il a parlé en détails de cet immense succès.

Ayant apprécié du fromage au lait cru produit «sur la technologie française et sur une recette du village de Maslovka de la région de Lipetsk [située à 330 km de Moscou, ndlr]», le jury du concours de fromages et de produits laitiers de chèvre, qui s'est déroulé fin novembre en marge de la 7e édition du salon professionnel et biennal dédié à la filière caprine, à Niort, dans les Deux-Sèvres, a décerné au fermier russe Vladimir Borev quatre médailles, dont une d'or, une d'argent et deux de bronze, a fait savoir à Sputnik ce fromager de Maslovka.

Le déroulement du concours

D'après M.Borev, c'était la première fois qu'il participe à une compétition sur le sol français. Afin de pouvoir présenter sa production, ses fromages ont dû faire l'objet d'une vérification effectuée par une commission de sélection, a précisé le Russe.

© Photo Olga Kotchkina Vladimir Borev
Vladimir Borev  - Sputnik Afrique
Vladimir Borev

Le lendemain, deux étapes du concours ont été organisées. D'abord, le fromage a été évalué par des «connaisseurs» qui devaient donner d'un à 20 points à chaque produit. Si le fromage recevait au moins 16 points, il «se déplaçait» vers le jury professionnel.

«Ce sont des experts professionnels. Dégustateurs, sommeliers du fromage. Nous avons obtenu plus de 16 points et nous nous sommes retrouvés sur la table du grand jury […] tous les concours ont été menés à l'aveugle, les dégustations étaient anonymes, sous des numéros. Quand les numéros ont été dévoilés, nous avons décroché un diplôme d'or pour notre fromage Crottin», un diplôme de bronze pour le fromage Dezerable et deux diplômes, de bronze et d'argent, pour deux autres fromages, a raconté à Sputnik M.Borev.

Au lendemain de la compétition consacrée au fromage, le fermier russe a également pris part à une autre compétition en marge du salon, à savoir au concours international de produits transformés de viande caprine où il a remporté une médaille d'or pour de la viande séchée Basturma Izid.

Le succès des fromagers russes

Vladimir Borev a fait part de la réaction des participants français à l'égard de sa victoire et a évoqué des raisons expliquant son succès au concours ainsi que la réussite d'autres fromagers russes qui eux aussi décrochent ces derniers temps des médailles lors de compétitions en France.

© Photo Olga KotchkinaVladimir Borev
Vladimir Borev  - Sputnik Afrique
Vladimir Borev

«Ils [les participants français, ndlr] ont réagi très chaleureusement, et nous avons beaucoup parlé de ce sujet de manière professionnelle, des chèvres, nous avons analysé toutes les nuances, les détails de notre succès inattendu. La raison pour laquelle il a eu lieu est même évidente.»

Selon le fermier, le facteur principal est la taille de la ferme. Lorsque des fromagers russes se mettent à apprendre à produire du fromage, ils ne sont pas «alourdis» par de vieux équipements, par des «mauvaises habitudes», ils commencent «à zéro».

«Et, dans la France d'aujourd'hui, on oublie les traditions artisanales, le savoir-faire fermier, l'ancienne recette et de plus en plus, par recherche du profit, on s'oriente vers de nouvelles technologies, vers des technologies agro-industrielles», a souligné le Russe.

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Comme il l'a précisé à Sputnik, en France, les chèvres et les vaches ne peuvent pas manger de l'«herbe vivante», on les nourrit avec différents compléments, on leur fait des piqûres.

«Tout cela, bien entendu, affecte le produit final. Et chez nous [en Russie, ndlr], nous n'avons pas de complexes industriels ou agro-industriels, mais des petites fermes de paysans avec une production artisanale. Certes, du point de vue des finances, de l'économie, le fermier artisanal perd face à la production industrielle, mais en ce qui concerne le goût, la qualité, le fermier va toujours sortir victorieux», a résumé M.Borev.

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