Lavrov explique comment le Kosovo ternit la réputation de l’UE

© AP Photo / Darko VojinovicKosovo
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L’incapacité de l’Union européenne de contraindre le Kosovo autoproclamé à honorer ses engagements met en question la réputation de Bruxelles, selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Le fait que l'Union européenne ne parvient pas à obliger Pristina à remplir ses engagements ternit la réputation de Bruxelles, estime le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

«Le Kosovo reste le principal foyer d'instabilité (dans les Balkans, ndlr). Ne se contentant pas de saboter ouvertement l'accomplissement des accords obtenus dans le dialogue avec Belgrade avec la médiation de l'UE, Pristina entreprend de nouvelles démarches provocatrices», a-t-il déclaré dans un entretien publié sur efsyn.gr.

M.Lavrov a rappelé que depuis plus de cinq ans rien n'avait été fait pour instituer une Communauté des municipalités serbes du Kosovo et que le Kosovo avait avancé l'idée de forces armées à part entière qui, selon lui, seraient tournées contre les Serbes kosovars.

En outre, les autorités ont introduit une taxe de 100% sur les produits importés de Serbie et de Bosnie-Herzégovine.

«Cette mesure vise également à créer des conditions de vie intenables pour les Serbes kosovars», estime Sergueï Lavrov.

Il signale que les dirigeants serbes appliquent, au contraire, une «politique très responsable» promettant de ne pas adopter des mesures symétriques.

Le Président serbe Aleksandar Vucic avait précédemment informé les ambassadeurs des cinq plus grands pays occidentaux et le représentant de l'Union européenne des conséquences déstabilisatrices de l'introduction par Pristina de taxes de 100% sur des marchandises serbes. Il avait fait remarquer que cette démarche violait l'Accord de libre-échange centre-européen (CEFTA).

Des taxes douanières de 100% frappent désormais des produits importés de Serbie et de Bosnie-Herzégovine au Kosovo et le Premier ministre de cette république autoproclamée, Ramush Haradinaj, a déclaré qu'il ne lèverait les sanctions qu'après la fin de «l'agression serbe» et la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par la Serbie.

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Taxes kosovares de 100%: «enrayer cette folie tant qu’il n’est trop tard»
En 1999, la confrontation armée entre les militaires albanais de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK), d'une part, et l'armée et la police serbes, de l'autre, avaient abouti aux bombardements de la Yougoslavie par l'Otan.

Les 17 et 18 mars 2004 avaient éclaté au Kosovo-Métochie des pogroms ainsi qu'une vague d'exactions anti-serbes et anti-orthodoxes sous les yeux des représentants de l'Otan et de l'Onu.

Le parlement kosovar a unilatéralement proclamé l'indépendance du Kosovo par rapport à la Serbie en février 2008. À l'heure actuelle, 105 pays reconnaissent le Kosovo, alors que Pristina affirme qu'il y en a 117. Plus de 60 pays sont contre la reconnaissance du Kosovo, parmi lesquels la Chine, l'Inde, Israël, la Russie et cinq pays membres de l'UE.

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