Expulsion de migrants: Alger dénonce l’ambivalence de certains pays et ONG l’accusant

© AFP 2023 JEAN-CHRISTOPHE MAGNENET Migrants africains
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Alger dénonce énergiquement les propos que des pays tiers et des ONG tiennent à son égard quant à sa politique de rapatriement des migrants sahariens et subsahariens, a déclaré le responsable du dossier des migrants au ministère algérien de l’Intérieur en pointant du doigt l’ambivalence dans le discours de ses détracteurs.

Les pressions exercées sur l'Algérie par des pays tiers et des ONG concernant le rapatriement des migrants sont inacceptables, d'autant plus que ces parties pratiquent une politique de deux poids deux mesures, a affirmé le 19 novembre à Alger Hassan Kacimi, le directeur central au ministère algérien de l'Intérieur chargé du dossier de la migration clandestine, lors d'une conférence de presse.

Tout en réaffirmant la politique de son pays quant au rapatriement des migrants africains, le responsable a déclaré que «des pays et des organisations haussent le ton avec nous, mais ils ferment les yeux sur des pays voisins qui abandonnent des migrants africains dans le désert, alors que nous les ramenons à chaque fois dans leur pays».

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Répondant aux critiques essuyées par son département suite à l'appel lancé aux Algériens de ne plus donner d'argent aux enfants africains présents illégalement sur le territoire national, M. Kacimi a souligné que «le gouvernement s'est retrouvé en face d'un problème épineux qui touche une frange fragile des migrants qui sont les enfants». «Les enfants sont exploités par des bandes criminelles et nous étions obligés d'agir pour les protéger et les installer dans des endroits convenables où ils bénéficient de prise en charge», a-t-il soutenu en réfutant catégoriquement les accusations portées à l'adresse de l'Algérie par certains rapports qui «nous ont accusés de détenir ces enfants».

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S'exprimant sur les accusations proférées par les mêmes parties quant au traitement infligé à ces migrants sahariens et subsahariens, le responsable a indiqué que «chaque semaine, nous recevons 3.500 migrants clandestins de 24 pays d'Afrique. Nous les prenons en charge et nous les traitons d'une façon humaine».

En conclusion, Hassan Kacimi a relevé qu'en quatre ans l'Algérie a rapatrié 37.000 clandestins, qui sont arrivés en Algérie via le Niger.

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Pour rappel, le 9 octobre, Felipe Gonzalez Morales, le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme de l'Onu (HCR) sur les droits des migrants, avait écrit dans son rapport remis aux Nations unies: «j'appelle le gouvernement algérien à cesser immédiatement les expulsions collectives de migrants [africains] vers le Niger». «Les migrants sont raflés à leurs domiciles en pleine nuit […] sans même avoir le temps de s'habiller, de prendre leurs affaires et leurs économies», a-t-il ajouté. Ils sont emmenés dans des postes de police, «battus» puis déportés par bus vers la frontière du Niger, où ils doivent marcher pour rejoindre la ville la plus proche, accuse encore le rapport, en précisant que parmi ces derniers, de nombreux migrants «vivaient et travaillaient depuis plusieurs années en Algérie, où leurs enfants étaient nés et scolarisés».

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Le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement réagi le 10 octobre, dans un communiqué, aux propos de Felipe Gonzalez Morales, accusant l'Algérie d'expulser à tout va les migrants sahariens et subsahariens vers le Niger.

Quant à la mission de l'Onu chargée de venir en aide aux migrants dans la région, «le gouvernement algérien a sollicité des explications du représentant de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dont le bureau au Niger a changé de vocation pour devenir un vecteur de propagande alimentant et entretenant depuis des mois une campagne de désinformation contre l'Algérie», a conclu le communiqué.

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