Sanctions: «Cela marche bien» pour les startups françaises ayant des projets en Russie

© Sputnik . Irina DmitrievaStartup Village 2018 à Skolkovo
Startup Village 2018 à Skolkovo - Sputnik Afrique
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Des startups françaises ont la Russie dans leur radar et les sanctions de certains pays contre Moscou ne les effraient pas. Interrogés par Sputnik au Startup Village 2018, la plus grande conférence tech du pays, les représentantes de deux sociétés françaises se sont montrées optimistes. Une startup compte même profiter de restrictions économiques.

Les sanctions imposées à la Russie par certains pays dont les États-Unis sont loin d’entraver les activités des startups et PME françaises qui souhaitent s’implanter en Russie ou y nouer des partenariats, les sanctions pourraient même encourager leur développement, ont déclaré des représentants de plusieurs sociétés interrogés par Sputnik lors du 6e forum international Startup Village qui s’est tenu à Skolkovo, une banlieue de Moscou, du 31 mai au 1er juin.

© Sputnik . Irina DmitrievaPatricia Nedel, présidente de Rent2Search
Patricia Nedel, présidente de Rent2Search - Sputnik Afrique
Patricia Nedel, présidente de Rent2Search

«Moi, j’en n’ai pas [de problèmes liés aux sanctions, ndlr]. Cela marche très bien», a notamment indiqué Patricia Nedel, fondatrice et présidente de la startup française Rent2Search qui permet de vendre, d’acheter ou de louer du matériel scientifique d’occasion.

Cette société de mutualisation de matériel travaille surtout sur trois secteurs d’activités: les live sciences (pharmacies, biologie, biotechnologies), les lasers, l’optique et les télécommunications (des caméras par exemple), ainsi que la microélectronique.

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«Aujourd’hui, il a 140 milliards de matériels non utilisés dans le monde, à la fois dans les laboratoires et dans les usines […]. Nous, on est proche des propriétaires de matériel, qui ont du matériel amorti dont ils n’ont plus besoin. On n’est pas en train de parasiter la vente de matériels neufs, parce que les fabricants de matériels sont toujours des Américains. La moitié de l’équipement scientifique provient des États-Unis. Les fabricants ne sont pas en droit de commercer avec la Russie. Nous, notre force, c’est que comme on est proche des propriétaires de matériel, ils ne sont pas frappés par les sanctions», a précisé Mme Nedel.

Priée de commenter l’effet que les sanctions pourraient avoir sur les projets de sa société en Russie, Catherine Peyrot, directrice des ventes Europe de la société A2IA (Artificial Intelligence and Image Analysis), n’a même pas évoqué les sanctions étrangères imposées à Moscou. Elle a surtout parlé des éventuelles difficultés que sa PME pourrait rencontrer en coopérant avec les entreprises publiques russes.

​«Je vais faire attention sur la partie du droit russe par rapport aux entreprises technologiques qui existent en Russie puisque je crois qu’il y a une histoire de préférences nationales qui ne concernent que les entreprises gouvernementales. Il peut y avoir un frein sur l’utilisation de technologies dans les institutions des grandes entreprises gouvernementales, sur la partie privée je ne pense pas», a-t-elle déclaré.

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Les PME françaises regardent toujours vers la Russie
La société A2iA, qui fait de la reconnaissance d’image sur les textes manuscrits ou imprimés, s’est dotée en 2017 d’un moteur de reconnaissance disponible en cyrillique. Elle a désormais l’intention d’explorer le marché russe, en lançant des projets conjoints avec des banques, des opérateurs télécoms, des compagnies d’assurances et des développeurs de logiciels capables d’intégrer la technologie A2iA pour la proposer aux grandes entreprises russes.

«Mon objectif […] est d’ouvrir le marché russe pour la technologie A2iA. C’est une technologie donc nous vendons du SDK, du Soft Development Kit, qui doit être intégrée dans une plateforme plus globale de documents ou directement dans les banques par exemple, qui sont nos clients», a avoué Mme Peyrot.

Les représentantes des deux sociétés, arrivées en Russie dans le cadre de la 4e édition de French Tech Tour organisée par Business France, se sont félicitées des résultats du Startup Village 2018 et des manifestions qui ont précédé ce forum en Russie où elles avaient déjà trouvé des clients potentiels.

© Sputnik . Irina DmitrievaLe stand de French Tech Tour au forum Startup Village 2018 à Skolkovo
Le stand de French Tech Tour au forum Startup Village 2018 à Skolkovo - Sputnik Afrique
Le stand de French Tech Tour au forum Startup Village 2018 à Skolkovo

Selon Mme Nedel, Rent2Search compte passer les premières transactions avant l’été et envisage également d’ouvrir une filiale en Russie et lancer un site internet en russe.

​«On a été invité par le Président de la République français au SPIEF [Forum économique international, ndlr] à Saint-Pétersbourg il y a quelques jours. On a rencontré l’Académie des sciences française, russe, etc., beaucoup de labos depuis qu’on est là […]. On a visité déjà beaucoup de laboratoires qui sont vraiment partants pour mettre en place les partenariats qu’on va préparer dans les prochaines semaines. Au niveau des clients, on est en train de commencer les négociations. J’espère qu’on pourra démarrer une activité commerciale, les premières transactions juste avant l’été», a noté la présidente de la startup.

Pour Mme Peyrot, Startup Village a aussi été un succès, malgré le temps assez froid qui a marqué les deux jours de ce forum et qui aurait pu dissuader certains clients potentiels de s’y rendre.

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«Oui, oui, on a eu des clients potentiels! J’en ai rencontré aux présentations qui sont fournies dans les salles. Il n’y a pas beaucoup du monde sur les stands, mais il y a du monde dans les salles de conférence», a affirmé Mme Peyrot.

Selon elle, il y a beaucoup de sociétés russes intéressées par la solution d’A2iA, «notamment dans la partie juridique».

La 6e conférence internationale pour les entreprises technologiques Startup Village, la plus grande conférence tech en Russie, a réuni plus de 15.000 participants, 1.000 investisseurs et 2.600 sociétés de plus de 80 pays les 31 mai et 1er juin derniers. Elle a été couverte par 400 journalistes de 15 pays. Le forum a débouché à la signature d’une quinzaine de contrats pour environ 3,5 milliards de roubles (48,2 millions d’euros).

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