La proposition Russie-Iran-Chine à l'OIAC sur l'affaire Skripal «tuée dans l'œuf»

© AP Photo / Peter DejongA security guard stands at the entrance at the headquarters of the world's chemical watchdog OPCW, in The Hague, Netherlands, Friday Oct. 11, 2013
A security guard stands at the entrance at the headquarters of the world's chemical watchdog OPCW, in The Hague, Netherlands, Friday Oct. 11, 2013 - Sputnik Afrique
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A la réunion de mardi de l'OIAC, la Russie a avancé une initiative russo-irano-chinoise dans le cadre de l'affaire de Sergueï Skripal qui prévoyait l'ouverture d'une enquête conjointe sur son empoisonnement mais qui n'a pourtant pas été appréciée par certains pays occidentaux, a déclaré le représentant permanent de la Russie à l'OIAC.

In this file photo taken on March 12, 2018 Police officers stand on duty at a cordon near a bench covered in a protective tent (R) at The Maltings shopping centre in Salisbury, southern England, on where former Russian spy Sergei Skripal and his daughter Yulia were found critically ill on a bench on March 4 and taken to hospital sparking a major incident - Sputnik Afrique
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La Russie a présenté mardi à la réunion de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) un projet élaboré conjointement avec l'Iran et la Chine censé contribuer à l'enquête sur l'incident survenu à Salisbury, a annoncé lors d'une conférence de presse Alexandre Choulguine, représentant permanent de la Russie à l'OIAC.

Selon le diplomate, son but était de «lancer le processus d'une enquête commune pour éclaircir toutes les questions liées aux accusations de la Grande-Bretagne à l'encontre de la Russie». En outre, la proposition prévoyait de confier un rôle central au directeur général de l'organisation, Ahmet Üzümcü, afin d'«entreprendre les démarches nécessaires à une telle interaction».

Cependant, le Royaume-Uni et ses alliés occidentaux ont «tué [cette initiative, ndrl]dans l'œuf», a-t-il déploré, ajoutant que selon leur vision la proposition tripartite n'était qu'un moyen de faire oublier la réticence présumée de la Russie à coopérer avec l'OIAC.

«L'impression est qu'ils craignent qu'au cours de l'enquête nous mettions les points sur les i et comprenions ce qui s'est passé en vérité. Ils craignent en fait de répondre de leur diffamation. Or, nous considérons qu'ils ne pourront pas y échapper», a estimé M.Choulguine.

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«L'idée clef de toutes les déclarations est toujours exprimée dans les mêmes termes: l'initiative de la Russie, de l'Iran et de la Chine est une tentative pour détourner l'attention de la communauté internationale du refus de la Russie de collaborer avec l'OIAC et, notamment, de répondre aux questions posées par la partie britannique.»

Le projet de résolution conjointe des trois pays n'a pas récolté le nombre nécessaire de voix (majorité qualifiée aux deux tiers). Londres et Washington ont rejeté la proposition, des pays de l'Union européenne et de l'OTAN ont suivi leur exemple, ainsi que certains pays asiatiques.

«Or, faites attention, 23 pays [sur 41] ont refusé de s'associer de ce point de vue et ont voté soit en faveur du projet, soit se sont abstenus», a insisté le diplomate. «Ce qui est plus de la moitié du Comité exécutif [de l'OIAC].»

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Alors que le directeur général de l'OIAC, M.Üzümcü, a affirmé que les résultats des analyses des échantillons de l'agent neurotoxique utilisé à Salisbury seraient prêts la semaine prochaine, M.Choulguine a souligné que l'organisation pourrait seulement établir la composition chimique de l'agent toxique utilisé à Salisbury, mais pas sa provenance.

L'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients près d'un centre commercial de Salisbury, en Angleterre, le 4 mars dernier. Le Royaume-Uni a accusé la Russie d'avoir organisé l'empoisonnement des Skripal par un agent neurotoxique qu'il appelle Novitchok (A-234). Moscou rejette catégoriquement ces accusations.

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Les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down n'ont pas été en mesure d'établir le pays d'où provenait l'agent innervant utilisé dans la tentative d'assassinat de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia au Royaume-Uni, a déclaré mardi 3 avril le chef du laboratoire Gary Aitkenhead.

Face à ces propos, le Président Poutine a affirmé que des agents similaires au gaz A234 pouvaient être produits dans une vingtaine de pays et que l'intérêt de la Russie était qu'une enquête complète soit menée sur cette affaire, demandant qu'elle y ait accès.

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