Plus de meurtres à Londres qu’à New York, culture des gangs et réseaux sociaux en cause

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Pour la première fois, Londres dépasse New York en termes de nombre d’homicides. Si en 2018, New York reste en tête, Londres recense néanmoins un très grand nombre de meurtres commis à l’arme blanche, touchant principalement les jeunes. Pour la cheffe de la Metropolitan Police londonienne, les réseaux sociaux seraient en partie responsables.

«Il y a certainement quelque chose au sujet de l'impact des réseaux sociaux sur la capacité que des personnes peuvent avoir à passer d'une légère colère les uns contre les autres à "se battre" très rapidement», déclarait Cressida Dick, Cheffe de la Metropolitan Police dans The Times.

Selon elle, les sites Internet et les applications mobiles tels que YouTube, Snapchat et Instagram seraient, en partie, responsables des bains de sang qui endeuillent de plus en plus régulièrement la capitale britannique. Les réseaux sociaux sont-ils pour autant le facteur qui expliquerait la recrudescence des meurtres à l'arme blanche que connaît Londres? Une chose est certaine, pour la première fois, le nombre de meurtres commis à Londres a dépassé celui de New York en février et en mars, d'après The Times. Ainsi, selon les chiffres communiqués par la police, en février quinze personnes ont été tuées à Londres, contre 14 à New York. En mars, 22 meurtres ont été commis à Londres, soit un de plus qu'à New York. Néanmoins, depuis 2018, New York reste en tête du nombre d'homicides.

Phénomène du Cyber-banging en cause?

À Londres, mais également à Chicago ou en encore Los Angeles, le phénomène du cyber-banging inquiète. Cette tendance consiste à mener une guerre des «gangs» sur les réseaux sociaux, entre autoglorification, promotion du style de vie «délinquant» ou affiliation à un gang, le tout en vidéo ou en photo. Il permet des démonstrations de force en étalant les gains obtenus par des méfaits, en posant soit avec des armes à feu, soit des armes blanches, ou simplement en montrant des scènes de rixes.

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Certains jeunes décident donc de porter une arme blanche (les armes à feu étant illégales en Grande-Bretagne) par mimétisme ou par sentiment d'insécurité liée à d'éventuelles représailles. Des jeunes qui n'ont pourtant pas forcément un casier judiciaire très rempli (parfois pas du tout), mais qui deviennent des tueurs, comme l'expliquait la commissaire de la Metropolitan Police. Et pour cause, il y a plus de chance qu'une personne qui porte une arme l'utilise. Cressida Dick concédait à ce propos que les «insultes ou les menaces en ligne accélèrent [la violence], il est plus difficile pour les gens de se calmer. Je suis certaine que cela fait monter la tension entre les gens.» En témoigne, la mort en août 2017 de Jermaine Goupall, 15 ans, poignardé à mort à Thorton Health, à l'apogée d'une querelle entre gangs rivaux faisant des vidéos moqueuses sur YouTube. Depuis le 1er janvier 2018, sur les 46 meurtres commis à Londres, 31 sont le fait d'attaques à l'arme blanche.

En outre, si on peut incriminer dans une certaine mesure Internet, on observe certaines constantes dans les profils des jeunes incriminés: ils vivent très souvent dans des quartiers difficiles et sont issus de minorités ethniques. Autre constante, une facilité à désigner les moyens technologiques comme facteurs déclencheurs de la violence. Or, si un jeune joue à un jeu vidéo violent ou regarde des scènes de violence sur YouTube, mais que ses parents l'accompagnent, celui-ci ira-t-il poignarder quelqu'un?

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Dans tous les cas, selon l'Office for national statistics (équivalent de l'INSEE), la situation se détériore. En effet, la police avait enregistré fin septembre 2017 37.443 infractions impliquant un couteau ou un objet tranchant au cours des douze derniers mois et une augmentation de 21% par rapport à l'année précédente (30.9413 infractions).

À ce titre, le maire de Londres, Sadiq Khan, a communiqué quelques pistes pour endiguer ce phénomène. «Le gouvernement doit de toute urgence accroître le financement de la police et rétablir le financement des services qui offrent des alternatives au crime, comme les services à la jeunesse, l'éducation, la probation et les services de santé mentale».

Suffisant pour mettre un terme à cette tendance macabre?

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