«On constate un refroidissement sensible entre les Kurdes et Damas»

© REUTERS / Rodi SaidCombattants des YPG
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Alors que les milices kurdes des YPG reculent à Afrine et que l’armée gouvernementale syrienne avance sur fond d’informations à propos d’activités militaires accrues des États-Unis près de Deir ez-Zor, les relations entre les unités des YPG et l’armée syrienne demeurent tendues, a indiqué à Sputnik le politologue et journaliste turc Musa Özuğurlu.

Compte tenu des conditions politiques et militaires avancées par les Kurdes, les autorités syriennes et la Russie les soutenant ont longtemps essayé de les persuader d'agir de concert avec Damas, mais après la présence affirmée des États-Unis dans la région et leurs démarches en vue de coopérer avec les Kurdes, la situation s'est compliquée, a déclaré Musa Özuğurlu à Sputnik.

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«On constate un refroidissement sensible entre les Kurdes et Damas», a constaté l'interlocuteur de l'agence.

Et d'expliquer que la coopération avec les États-Unis avait beaucoup affecté la crédibilité des Kurdes auprès des autorités syriennes.

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«La possibilité d'établir les relations et de conclure un accord avec les Kurdes peut être évaluée par régions, car la situation à l'est de l'Euphrate se distingue en fait beaucoup de celle qu'on observe à l'ouest de l'Euphrate. Après l'opération d'Afrine, les Kurdes ont constaté qu'il n'y avait derrière eux aucune force réelle qui pourrait défendre leurs intérêts», a relevé l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que, par ailleurs, dans les régions où les Kurdes avaient reculé étaient contrôlées par les autorités syriennes qui protégeaient la population de ces territoires indépendamment de l'attitude de cette population envers Damas.

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«Nous l'avons vu notamment à l'exemple de la Ghouta. Cela se rapporte au même titre aux Kurdes. Malgré les divergences entre Damas et les milices kurdes, la coopération pratique entre eux peut se poursuivre au niveau local dans le cadre des rapports entre l'État et ses citoyens», a indiqué le politologue.

Selon ce dernier, le principal écheveau des contradictions se concentre sur les territoires situés à l'est de l'Euphrate, vu la présence militaire américaine dans cette région, ce qui n'exclut pas des affrontements entre les milices kurdes et les troupes gouvernementales.

«Dans les régions ouest, contrôlées par le gouvernement syrien, des affrontements sont sans doute peu probables, alors que sur les territoires à l'est de l'Euphrate, la situation reste incertaine. Nous ne savons pas si les États-Unis poursuivront dans la région de Deir ez-Zor leurs activités, dont l'information apparaît régulièrement dans les médias. On apprend par ailleurs que les Américains mènent des préparatifs militaires aux environs de la base d'al-Tanf, notamment à proximité des frontières irakienne et jordanienne», a expliqué l'interlocuteur de Sputnik.

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