Les 100 Stalingrad qui réconcilient la France et la Russie

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75 ans après la victoire soviétique à Stalingrad, plus de cent lieux toponymiques rappellent aux Français le nom de cette ville et de la célèbre bataille qui s’y est déroulée. «Une juste récompense pour l’exploit de la ville sur la Volga,» affirme à Sputnik le Maire de Dijon. Tour d’horizon des Stalingrad français.

À l'occasion de 75e anniversaire de bataille de Stalingrad, L'Express publie un article en accolant des guillemets au terme de «triomphe» soviétique. Des guillemets qui s'expliquent plus par des considérations de politique contemporaine que par un réel doute sur l'importance de ce tournant de la Seconde Guerre mondiale, une bataille qui vit la première reddition de l'armée nazie depuis le début de la guerre.

Considérée comme un succès majeur de l'armée soviétique, cette victoire du 2 février 1943 sur les bords de la Volga a trouvé rapidement son reflet dans la toponymie française. Plus d'une centaine de lieux portent le nom de Stalingrad à travers la France. Dans les villes de la ceinture rouge de Paris principalement, mais également à Toulouse, Bordeaux, Douarnenez ou Dijon… Peu importe le gouvernement ou le parti politique en place depuis, ce choix des années 1940 n'a jamais été contesté.

Entre Dijon et Volgograd, la diplomatie populaire opère

Pour François Rebsamen, Maire PS de Dijon, cela paraît tout naturel:

«Il s'agit d'un grand moment de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. À travers la victoire de l'armée soviétique sur l'armée nazie, on voit la victoire de la paix. Et c'est le début d'un nouvel espoir.»

Dans son entretien avec Sputnik, l'édile souligne que cette bataille a été suivie et vécue en France «comme une énorme chance» pour le futur.

«Les morts dans cette bataille n'ont pas étés inutiles, nous confie François Rebsamen, on doit notre souvenir à tous ceux qui ont péri là-bas, aux hommes, femmes et enfants.»

Il n'y a pas de jeu sémantique sur le mot «triomphe» pour le maire de Dijon, la victoire à Stalingrad est une victoire à part entière, dont l'importance se ressent depuis les décennies. La preuve en est que le nom de Stalingrad vit à travers le jumelage entre Volgograd et Dijon.

«Les échanges culturels et universitaires sont un lien vivant entre nos villes au-delà des commérations solennelles, développe le Maire de Dijon. Avant de donner les clés de l'Histoire, il faut se voir, se rencontrer, s'habituer. Nous échangeons en permanence des étudiants entre les universités de deux villes. Une fois le contact établi, on explique pourquoi notre choix de jumelage est tombé sur Volgograd et ce qui s'est passé lors de la bataille de Stalingrad.»

Charles de Gaulle visite Stalingrad en ruines

Le voyage de Charles de Gaulle à Moscou en décembre 1944 est l'un des actes qui permet à la France d'occuper une réelle place aux côtés des vainqueurs en 1945, le premier traité d'alliance et d'assistance mutuelle entre le représentant de la France libre et une grande puissance étant signé à l'époque.

Sur le trajet depuis Téhéran, le train présidentiel s'arrête à Stalingrad… «La gare est en ruines. On sort sur une place qui n'est elle-même que pans de murs, squelettes de maisons,» décrit Jean Laloy, qui représentait à l'époque le Gouvernement provisoire à Genève et a servi d'interprète au General de Gaulle lors du voyage.

Qui sait, ce sont peut-être ces images de la ville — détruite à 90%, mais invaincue- rapportées en France, qui ont lancé le mouvement de rebaptiser de nombreuses voies publiques du nom de la Bataille de Stalingrad.

Des dizaines et dizaines de demandes sont envoyées aux préfectures dès 1944, alors que la libération de la France est encore en cours.

«Stalingrad dans ma ville», jouez aux apprentis historiens


Mais les relations entre les deux pays ne se résument jamais aux échanges gouvernementaux ni au travail des diplomates professionnels. La «diplomatie populaire» opère toujours. Une exposition itinérante, «Stalingrad dans destin de la France», a ouvert ses portes le 5 février 2018 à Paris, au centre spirituel et culturel orthodoxe russe du quai de Branly.

Son organisateur, la Fondation internationale «La bataille de Stalingrad» invite les Européens à participer à un concours qui, par la même occasion, permet aux musées russes de répertorier tous les lieux toponymiques liés à la bataille. Une vingtaine de personnes ont déjà envoyé leurs photos de plaques des rues, des copies de documents officialisant les changements de nom déposés à l'époque en mairie. Les historiens amateurs se prêtent au jeu de pistes… avec en plus une chance de gagner un voyage à Volgograd au printemps prochain.

© SputnikOuverture de l'exposition "Stalingrad dans le destin de la France" (de G à D) : Jury Starovatikh, ancien maire de Volgograd, Alexandre Bounine, Directeur de la Fondation "La bataille de Stalingrad", Evgueni Voutchetitch, petit-fils de l'auteur de la statue de la Mere-Patrie, Dimitry Belov, Président de la Fondation.
Ouverture de l'exposition Stalingrad dans le destin de la France (de G à D) : Jury Starovatikh, ancien maire de Volgograd, Alexandre Bounine, Directeur de la Fondation La bataille de Stalingrad, Evgueni Voutchetitch, petit-fils de l'auteur de la statue de la Mere-Patrie,  Dimitry Belov, Président de la Fondation. - Sputnik Afrique
Ouverture de l'exposition "Stalingrad dans le destin de la France" (de G à D) : Jury Starovatikh, ancien maire de Volgograd, Alexandre Bounine, Directeur de la Fondation "La bataille de Stalingrad", Evgueni Voutchetitch, petit-fils de l'auteur de la statue de la Mere-Patrie, Dimitry Belov, Président de la Fondation.
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