Kurdistan irakien: le départ de Barzani provoquera une instabilité dans la région

© AP Photo / SAFIN HAMEDIraqi Kurdish leader Massud Barzani speaks at a press conference during the visit of the British Foriegn Minister to Arbil, the capital of the Kurdish autonomous region in northern Iraq, on March 17, 2016
Iraqi Kurdish leader Massud Barzani speaks at a press conference during the visit of the British Foriegn Minister to Arbil, the capital of the Kurdish autonomous region in northern Iraq, on March 17, 2016 - Sputnik Afrique
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Le président Massoud Barzani s’est retrouvé pris entre deux feux: les Kurdes exigeant la proclamation de l’indépendance sans délai et les pays voisins ne reconnaissant pas les résultats du référendum. Or, son départ, annoncé ce dimanche, risque d’engendrer une instabilité dans la région.

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Le départ du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, de son poste engendrera une instabilité aussi bien au Kurdistan irakien que dans la région en général, considère Boris Dolgov, du Centre russe des études arabes et islamiques.

«Le départ de Barzani serait lié à la situation qui s’est créée au Kurdistan irakien à l’issue du référendum, lorsqu’une majorité écrasante s’est prononcée pour l’indépendance. Après le référendum, les voisins du Kurdistan irakien, avant tout l’Irak, ont exprimé leur préoccupation. [Bagdad, ndlr] a même dépêché ses troupes dans la région de Kirkouk», a-t-il expliqué dans un commentaire à Sputnik, ajoutant qu’Ankara, Damas et Téhéran, n’avaient pas reconnu le référendum.

Or, la situation qui s’est créée a forcé Barzani à freiner, en quelque sorte, le processus d’indépendance, ce qui a évidemment provoqué le mécontentement de l’establishment kurde qui aspirait à une proclamation de l’indépendance sans délai, explique l’expert.

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Massoud Barzani s’est alors retrouvé pris entre deux feux: d’un côté les radicalisés kurdes qui revendiquent la sécession et de l’autre les voisins qui insistent sur son report.

«Dans une telle situation, Barzani a décidé de prendre du recul ou, au moins, de prendre son temps. S’il part vraiment, il ne faut pas exclure qu’une instabilité, susceptible de provoquer une crise interne, s’installe au Kurdistan irakien et que les forces externes puissent en profiter. Avant tout, le gouvernement irakien et les voisins du Kurdistan où la diaspora kurde est présente et qui n’ont pas reconnu les résultats du référendum. Ainsi, ceci aggrave la situation et au Kurdistan et dans la région», a conclu M.Dolgov.

Plus tôt dans la journée de dimanche, Massoud Barzani, dont le mandat se terminera le 1er novembre, a déclaré qu’il ne voulait pas rester en poste. Le mandat de M.Barzani, premier président élu de la région autonome, avait expiré en 2013. Il avait été prolongé de deux ans par le parlement puis s'était poursuivi sans élection ni décision formelle face au chaos engendré par l'offensive de Daech en Irak.

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