Chine-Inde-USA: un triangle qui risque de perdre l’un de ses sommets?

© REUTERS / Kevin LamarqueRex Tillerson
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A la veille de sa visite en Asie du Sud, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a flatté l'Inde qui figure, selon lui, parmi les «plus grandes démocraties du monde», et a taclé la Chine dont il a critiqué le rôle dans la région. Un expert russe et un des confrères chinois ont donné à Sputnik leurs décryptages des propos évoqués.

Tout indique qu'en opposant l'Inde à la Chine, Rex Tillerson utilise une tactique et une stratégie déjà éprouvées par l'administration américaine, a déclaré à Sputnik Andreï Volodine, expert au Centre russe d'études eurasiatiques.

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«Quoi qu'il en soit, les États-Unis sont trop étroitement liés économiquement à la Chine. […] D'autre part, je ne pense pas que l'Inde puisse influer notablement sur le rapport des forces en mers de Chine méridionale et de Chine orientale», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.

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Et d'ajouter que la Chine voyait très bien que les États-Unis essayaient d'utiliser l'Inde dans leurs intérêts, alors que certains milieux à New Delhi tentaient d'utiliser Washington dans leur opposition à Pékin.

Un autre interlocuteur de Sputnik, Su Hao, expert à l'Académie diplomatique de la Chine, a relevé que la politique américaine actuelle se caractérisait par des écarts flagrants.

«Les propos tenus par Tillerson ont deux aspects. D'une part, la visite de ce dernier en Inde vise à renforcer les relations avec ce pays. […] De l'autre, le chef de la diplomatie américaine a tenu ces propos à la veille de la visite de Donald Trump en Chine. Aussi, a-t-on tout lieu de les considérer comme un levier de pression du Président américain sur ses futurs contacts et négociations à Pékin», a expliqué M.Su.

Et d'ajouter qu'il ne s'agissait là que d'une démarche purement stratégique.

Mercredi dernier, Rex Tillerson a notamment défendu le «partenariat stratégique» renforcé que les États-Unis veulent développer avec l'Inde, dont il a loué «les valeurs» par opposition à la Chine, «une société non démocratique».

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«Nous aurons des relations importantes avec la Chine» au cours du «prochain siècle», mais «nous n'aurons jamais la même relation avec la Chine, une société non démocratique, que celle que nous pouvons avoir avec une grande démocratie», a-t-il dit, affirmant que Pékin «sapait l'ordre international et ses règles».

La réaction de la Chine n'a pas tardé.

«Nous espérons que les États-Unis voient le développement de la Chine et son rôle international de façon objective et abandonnent leur attitude tendancieuse», a déclaré devant la presse Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

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