Quand Macron «fout le bordel» pour deux minutes d’attention

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Macron fait tout pour monopoliser l’attention sur sa personne. Comme si le mépris qu’il affiche pour la France et les Français, surtout modestes, ne suffisait pas, il en rajoute une couche avec la grossièreté. Cela nous donne un #bordelgate, surtout révélateur du narcissisme jupitérien d’Emmanuel Macron.

«Nom de Dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère.»


Eh non, chers auditeurs, ce n'est pas Macron qui s'exprime ici, mais Lambert Wilson dans Matrix. Donc chers amis, putain, bienvenue dans la polémiquounette de merde du jour, con. Désolés, chers auditeurs pour cet assaut d'inqualifiable grossièreté, mais j'essaie de me hisser péniblement, petit à petit, au niveau de la pensée complexe de notre bien-aimé président, bordel. Ah ça y est, j'y arrive.

Vous l'aurez deviné, férus d'actualité comme vous êtes, c'est du # BordelGate dont il question aujourd'hui. À ceux qui auraient passé ces derniers jours loin de leur télé, de leur radio et d'Internet, petit rappel des faits. Nous avons donc Macron, en visite en Corrèze, qui se lâche:

«Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n'est pas loin de chez eux.»

Alors, j'en ai déjà abondamment parlé, entre les «fainéants», les «illettrés», les «alcooliques» ou «ceux qui ne sont rien», le Président de tous les Français affiche son mépris de classe, son mépris pour touts les beaufs qui n'ont pas voté pour lui, en somme, les électeurs des M & M's de l'opposition, Marine et Mélenchon. Son programme fiscal montre d'ailleurs bien à qui vont ses préférences, à ses collègues de la finance. Je ne vais donc pas m'attarder sur ce point.

Le plus grave, dans cette histoire, c'est, comme le souligne Bernard Accoyer sur Public Sénat:

«Une méconnaissance complète de ce que se passe dans cette partie désertifiée de la France, autour de la Creuse…»

Autour de la Creuse et ailleurs. Dire à des employés de plus de 50 ans qu'ils n'ont qu'à bouger de 150 ou 200 km pour trouver un boulot, c'est donc pire que du mépris, c'est de l'ignorance de ce qui constitue le quotidien des vraies gens, comme nous l'explique ce sans-dents de GM & S au micro de nos confrères de France 3 Limousin:

«Avec des raisonnements comme il a… les maisons en Creuse ne valent rien, je vais vendre ma maison pour une bouchée de pain. Je vois pas son raisonnement c'est complètement stupide. Il ne connaît vraiment rien à la vie. Il a vécu que de belles choses et tout et tout il ne connaît pas la vraie vie.»

On ne saurait mieux dire. Et pourquoi donc notre méprisant de la République affiche-t-il ainsi sa méconnaissance totale des dossiers et de la vie des Français? C'est encore Bernard Accoyer qui nous donne la réponse:

«Je pense qu'il a prononcé cette phrase de façon pas aussi innocente que cela. On voit qu'il y a des micros à proximité, qu'il regarde les caméras…»

Eh oui, bien sûr, pour de bêtes raisons de communication. Tout est calculé. Entouré de micros et de caméras, il répond au président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, qui lui parlait d'une fonderie en quête d'ouvriers, après avoir jeté un œil aux caméras pour être sûr que ça filmait.

​Et bien sûr, la polémique enfle sur le mépris du roitelet-soleil ou sur ses propos qui auraient été mal compris. Pour ça, c'est Bruno Roger-Petit qui s'y colle dans un tweet des plus maladroits —enfin pas plus maladroit que quand il était propagandiste du pouvoir, mais payé par une rédaction-, où il parle de «propos sortis de leur contexte»:

​Alors que non, en fait. 

Et bien sûr, tout le monde de se demander si un Président a le droit de prononcer «bordel», alors que Sarkozy avait déjà ouvert la voie avec son célèbre «casse-toi pauv'con».

Le propos visait à affirmer le franc-parler de Macron, l'homme qui parle sans langue de bois. D'ailleurs, le hipster du gouvernement, l'amoureux transi, Castaner, croit bon d'en rajouter une couche à ce sujet, nous racontant en substance que son chéri fait des efforts pour mettre sa pensée complexe au niveau du beauf moyen:

«Je pense que le Président de la République a raison aussi de parler comme parlent les Français. Ce n'est pas parce qu'il est Président, ce n'est pas parce qu'il est cultivé —et vous savez qu'il l'est plus que la moyenne- qu'en même temps il doit s'interdire l'usage de certains mots, qui sont des mots courants.»

Bah oui, biquet, ton Président, il est plus cultivé que la moyenne, mais il est surtout plus retord. Après avoir tenté le registre olympien et la parole rare, il tente autre chose et tout le monde tombe dans le panneau, moi le premier.

Alors que pour faire parler de lui de façon honorable, il lui aurait suffi de se rendre aux obsèques de Maurène et Laura, les deux victimes de l'attentat islamiste de Marseille. Mais pour ça, il aurait fallu qu'il s'intéressât à autre chose qu'à sa petite personne.

​Aucun risque. 

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