Le roi saoudien cherche-t-il une alternative aux USA à Moscou?

© AFP 2023 Yuri KADOBNOV Russian President Vladimir Putin (R) and Saudi Arabia's King Salman bin Abdulaziz Al Saud walk during a welcoming ceremony ahead of their talks at the Kremlin in Moscow on October 5, 2017.
Russian President Vladimir Putin (R) and Saudi Arabia's King Salman bin Abdulaziz Al Saud walk during a welcoming ceremony ahead of their talks at the Kremlin in Moscow on October 5, 2017. - Sputnik Afrique
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Le roi Salmane ben Abdelaziz al-Saoud d'Arabie saoudite est en visite officielle à Moscou.

Ces derniers temps, malgré plusieurs différends politiques, les deux pays avaient affiché leur disposition à établir des relations plus étroites, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les experts remarquent que Riyad a besoin de la Russie, avant tout à cause de l'affaiblissement de la présence américaine au Moyen-Orient et de l'influence grandissante de l'Iran.

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Le Conseil d'affaires russo-saoudien s'est réuni à Moscou en prévision de la visite du roi, et a formulé la proposition de simplifier le régime de visa pour les hommes d'affaires des deux pays.

L'intensification des relations russo-saoudiennes est la plus évidente sur le plan économique, mais les experts russes soulignent qu'elle est étroitement liée à l'aspect politique.

«Les Saoudiens tentent d'établir des relations économiques avec la Russie, pensant que cela leur permettra dans une certaine mesure de régler leurs problèmes politiques dans la région», analyse le professeur Grigori Kossatch de la faculté d'histoire, de politologie et de droit à l'Université des sciences humaines de Russie.

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Justement, l'éventail des besoins économiques des deux pays est assez large. «Il faut se référer au projet saoudien Vision du royaume 2030, rappelle l'expert. Il est notamment question du développement de l'industrie militaire en Arabie saoudite, de la construction de voies ferroviaires, de la modernisation des ports, du domaine spatial, etc. La Russie pourrait jouer un rôle clef dans ces circonstances en fournissant les technologies nécessaires et en investissant dans les domaines dont le développement est important aujourd'hui pour l'Arabie saoudite.»

D'après l'analyste, cette visite n'a été rendue possible qu'après plusieurs concessions de Moscou. «Cette visite a eu lieu seulement après un certain progrès dans la détermination des prix du pétrole et quand le président russe a déterminé le rôle de l'Arabie saoudite en tant que principale puissance de la région, estime Grigori Kossatch. Sachant que la Russie a fait des concessions importantes en accordant aux Saoudiens le droit de gérer les différents groupes de l'opposition syrienne. La Russie ne les critique pas du tout pour leurs actions au Yémen. Nous voyons que l'Arabie saoudite semble soutenir le processus lancé à Astana. Et l'Arabie saoudite intéresse la Russie dans le sens où la première sera de plus en plus d'accord avec le seconde sur la Syrie. Mais il ne sera certainement pas possible de réduire le soutien russe à l'Iran», conclut l'expert.

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Selon Iouri Barmine, expert du Conseil russe pour les affaires internationales, c'est l'Arabie saoudite qui a besoin d'intensifier les contacts avec la Russie. «Les Américains quittent activement le Moyen-Orient et cela a été remarqué. L'Iran joue un rôle plus important qu'avant 2015, rappelle l'expert. Ces deux facteurs se sont superposés. L'Arabie saoudite a compris que personne, sauf la Russie, ne pouvait l'aider à faire contrepoids à l'Iran. Moscou dispose de leviers d'influence indirects sur Téhéran. Il serait assez logique d'essayer de construire une coopération pragmatique avec la Russie selon un modèle donnant-donnant. En principe, cette approche est très similaire à celle du roi précédent.» Mais il se pourrait que l'intensification des contacts sème l'inquiétude en Iran, conclut l'analyste.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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