Google s'apprête à lancer un instrument qui pourrait devenir un outil de propagande politique et nuire aux médias qui présentent une vision alternative à celle des médias mainstream, a déclaré à Sputnik Ludo de Brabander, porte-parole du mouvement pacifiste belge Vrede (Paix).
« Cela conduira à des résultats opposés à ceux qu'on entend obtenir. Ce sera un outil de propagande. L'information encadrée dans un contexte politique qu'on ne peut pas ignorer est un instrument puissant permettant d'influer sur l'opinion publique à des fins politiques », a indiqué M. de Brabander.
« Je crains que les médias alternatifs et d'opposition soient victimes de cette procédure de vérification des actualités. Rien ne peut garantir qu'on le fasse d'une manière indépendante ou que cela influe sur les médias mainstream lorsqu'ils déforment les faits. Nous courons le danger d'être limités aux infos des médias mainstream sans aucune garantie que celles-ci reposent sur des faits, alors que les autres points de vue seront discrédités », a ajouté le porte-parole.
En plus, on ne peut pas être certain de l'impartialité du géant de l'informatique américain et des autres « contrôleurs ». Parmi les 115 entreprises inscrites sur la liste des « contrôleurs » figurent notamment les chaînes de télévision CNN et BBC, les journaux The Guardian et The New York Times qui avaient déjà été accusés de publier des fake news.
« J'ai peu confiance dans le mécanisme de vérification des actualités élaboré par un média monopole [Google] qui est étroitement lié au système du pouvoir politique et culturel occidental. Souvenez-vous des fausses informations qui ont conduit à la guerre en Irak en 2003. L'histoire a démontré à maintes reprises que les grands médias participent souvent à la bataille politique internationale », a noté Ludo de Brabander.
Google choisit l'actualité pour vous: D'accord ou pas d'accord?https://t.co/T979tdwK2B
— Sputnik France (@sputnik_fr) 13 апреля 2017 г.
Les États-Unis ont récemment tiré 59 missiles contre la base aérienne syrienne de Shayrat, près de Homs, suite aux informations sur l'attaque chimique imputée par l'opposition syrienne et Washington aux troupes de Damas. Pour M. de Brabander, les médias mainstream ont couvert cette attaque chimique d'une manière unilatérale ce qui montre une fois de plus leur vulnérabilité face aux manipulations politiques.
« Ces derniers jours, nous avons vu qu'on a présenté l'incident de Khan Cheikhoun de telle sorte qu'il serve à accuser le gouvernement syrien d'une attaque chimique. Pourtant aucune preuve irréfutable ou autre hypothèse concernant cet incident n'a été avancée. Je doute que Google qualifie ces histoires de contestables ou fausses », a conclu le porte-parole.
« Il y a sans doute beaucoup de fausses informations sur Internet et il est tout à fait compréhensible qu'on souhaite savoir s'il s'agit d'infos sérieuses basées sur des faits réels ou bien de fake news ou d'infos qu'on publie sans vérifier les faits », mais il ne faut pas oublier que cet outil peut aussi servir à faire de la propagande politique ou idéologique, a conclu Ludo de Brabander.
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