La CIA autorisée à tuer des suspects par drones: plus de décès sur les ordres US?

© AFP 2023 Bonny SchoonakkerUn drone américain en Afghanistan.
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Alors que Donald Trump a autorisé la CIA à éliminer des terroristes présumés à l’aide de drones, certains experts sont persuadés qu’il s’agit d’une pratique de longue date aux États-Unis. Explication dans une interview accordée à Sputnik par l’auteur et chercheur Laurie Calhoun.

Le chef de la Maison-Blanche a donné le feu vert à la Central Intelligence Agency (CIA) à organiser des attaques de drones contre les positions de « militants présumés », a annoncé le Wall Street Journal, citant des sources officielles américaines.

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Pourtant, Laurie Calhoun, chargée de recherche au Independent Institute et auteur du livre « We Kill Because We Can: From Soldiering to Assassination in the Drone Age » (« Nous tuons parce que nous le pouvons: du métier de soldat au meurtre à l'âge des drones ») estime que Donald Trump n'est pas le premier à avoir autorisé la CIA à éliminer les terroristes présumés à l'aide de drones. Selon elle, l'administration Obama y a eu recours « au moins jusqu'en 2013, et même peut-être après ».

« Je ne voudrais pas utiliser le terme "fausses nouvelles" mais le Wall Street Journal a en quelque sorte déformé la perspective: M. Trump n'a pas été le premier à avoir donné ces pouvoirs à la CIA, c'était la politique d'Obama », a expliqué Laurie Calhoun à Sputnik.

Selon la chargée de recherche, Donald Trump pourrait être plus franc et transparent à ce sujet que ne l'était l'ancien locataire de la Maison-Blanche, qui présentait des chiffres « assez flous » sur les victimes civiles des frappes effectuées par des drones américains.

« Cela peut paraître bizarre, mais on pourrait s'attendre à plus de transparence de la part de l'administration Trump, tandis que lors de l'époque de M. Obama il n'en était pas question », a-t-elle déploré. 

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Néanmoins, la différence principale entre M. Trump et M. Obama est que l'ancien président prenait de temps en temps lui-même la décision concernant ce type d'attaque alors que le nouveau dirigeant américain « veut renoncer complètement à participer à la prise de décision quant à la faisabilité des frappes aériennes sans pilote », selon Mme Calhoun.

« En tant que commandant en chef, il (Donald Trump, ndlr) remet toute la responsabilité des décisions de ce type sur le Pentagone et sur la CIA, et c'est mauvais car ils sont prédisposés à assassiner », a-t-elle ajouté.

« Ainsi, nous voyons une sorte de fusion des concepts "opérations militaire" et "opération secrète", aboutissant à l'augmentation de personnes tuées sur les ordres du gouvernement des États-Unis », a conclu Laurie Calhoun.

Les États-Unis ont été les premiers à utiliser des avions sans pilote munis de missiles pour tuer des militants présumés dans les années qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 contre New York et Washington.

Les attaques de drones Predator et Reaper armés de missiles contre des cibles outre-mer ont commencé sous le président George W. Bush et poursuivies par Barack Obama

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Les critiques face au programme de mise à mort ciblée se demandent si ces frappes ne créent pas plus de militants qu'elles n'en tuent, rappelle Reuters. Ils citent la propagation des organisations djihadistes et les attaques de militants dans le monde entier comme preuve du fait que des massacres ciblés peuvent aggraver le problème.

En juillet, le gouvernement des États-Unis a admis avoir tué par inadvertance jusqu'à 116 civils dans des attaques contre des pays avec lesquels l'Amérique n'est pas en guerre.

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