Le côté obscur des Casques blancs 2/3 : la neutralité ?

© AFP 2023 KARAM AL-MASRICasques blancs
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Les Casques blancs affirment être des acteurs impartiaux du conflit et ne se préoccuper que de sauver des vies. Pourtant, une simple analyse du web et des réseaux sociaux tend à montrer que leur cœur penche nettement d’un côté… celui auprès duquel ils interviennent exclusivement.

Les Casques blancs soulignent sur leur site que « Les volontaires sauvent des gens de tous les côtés du conflit, dans le respect des principes d'humanité, de solidarité et d'impartialité ». Des propos illustrés par le témoignage d'Abed « Quand je veux sauver la vie de quelqu'un, ça ne m'intéresse pas qu'il soit un ennemi ou un ami, ce qui m'inquiète c'est que son âme puisse mourir ».

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Au-delà du semi-aveu de ce témoignage (un membre de la Croix-Rouge ne parlerait pas d'ami ou d'ennemi), la réalité du terrain semble moins rose : dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, on peut apercevoir des Casques blancs déclarer : « on collecte les corps des Shabiha [milice pro-Assad] et on les balance aux ordures ».

Dans une autre séquence, on peut voir l'exécution par des djihadistes d'un civil à Hreitan, dans le nord d'Alep. Aussitôt après, des Casques blancs viennent ramasser la dépouille du supplicié, comme s'ils attendaient hors champ de pouvoir passer à l'action.

« Il y a des dizaines de vidéos où on voit, empilés à l'arrière d'un camion, des corps de soldats de l'armée syrienne, avec des Casques blancs se tenant tout autour, les appelant par toute sorte de titres injurieux et faisant le signe de la victoire alors qu'ils démarrent. »

Confirme Vanessa Beeley, qui pointe aussi du doigt d'autres membres des Casques blancs, qui ont posté des images d'un pilote d'hélicoptère russe acheminant du fret humanitaire à Alep, descendu dont le corps est profané par les « rebelles » :

« Il rentrait à sa base à Tartous, il a été abattu par les terroristes d'Al-Nosra à Idlib. Au moins 15 comptes Facebook de Casques blancs avaient des photos du corps d'un pilote russe, torturé, agrémentées de commentaires glorifiant. »

Les réseaux sociaux sont décidément une mine d'informations, puisque Vanessa Beeley nous signale aussi que: « La plupart d'entre eux ont des photos d'eux portant des armes. »

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La journaliste tient également à nous relater le cas de l'exécution sommaire de deux prisonniers de l'armée syrienne, à laquelle Hassan Aga, un volontaire Casque blanc, aurait pris part.

« Il a mis en ligne une vidéo de leur torture et exécution publique sur sa page Facebook, célébrant leurs morts. Quand nous avons demandé, parce que ce ne sont pas des actions d'une organisation humanitaire, on nous a dit qu'il avait été hacké. »

Plus singulier encore, Vanessa Beeley évoque le cas de Jaber Albakr, ce Syrien arrivé en Allemagne par la route des réfugiés et qui a été arrêté alors qu'il projetait un attentat islamiste :

« Il a voyagé à Idlib pour rejoindre les Casques blancs, il est arrivé en Allemagne comme réfugié syrien et il s'est radicalisé, apparemment il était sur le point de mener un attentat à la bombe ou une attaque suicide. »

Une information qui n'a pas été relayée par les médias mainstream, bien qu'elle soit confirmée par une dépêche Reuters du 14 octobre, qui relate une interview du frère du terroriste. On en trouve toutefois trace dans un site local allemand et sur AMN, un site d'information indépendant sur le Moyen-Orient. Si le premier ne mentionne que l'engagement de Jaber Albakr auprès de la branche humanitaire du Front Fatah Al Sham, le second, plus proche de la dépêche Reuters, indique explicitement qu'il a rejoint les Casques blancs à Idleb et précise que cette ville est un fief de l'ex Front-Al Nosra.

Certes, le dérapage de tel ou tel volontaire ne saurait entacher l'institution dans son ensemble, mais à partir d'un certain nombre d'occurrences, on peut au moins parler de tendance.

Enfin, ce qui frappe chez les Casques blancs, ce sont les prises de position en faveur de solutions militaires, ce qui est… particulier pour une ONG.

« Ils affirment être une organisation humanitaire neutre et impartiale et pourtant ils appellent à la guerre. Ils ont systématiquement appuyé en faveur d'une zone d'exclusion aérienne. Tous ceux qui se souviennent de l'Irak, de la Libye, savent ce que "zone d'exclusion aérienne" veut dire… […] même Hilary Clinton a admis que si une zone d'exclusion aérienne était établie, des syriens perdraient la vie. Une organisation humanitaire ne devrait jamais appeler pour une zone d'exclusion aérienne. »

Le champ d'action des Casques blancs

Les Casques blancs opèrent exclusivement dans les territoires sous contrôle rebelle et plus précisément dans les zones contrôlées par Front Fateh al-Cham (anciennement Front Al-Nosra) et Daech.

« Ils ne sont actifs que dans des zones tenues par Al-Nosra, Al-Qaeda et Daech » détaille Vanessa Beeley, qui ajoute à l'adresse de ceux qui réfutent ce point et parlent de « zone rebelle » :

« Ils ne peuvent pas opérer sans Al-Nosra, c'est ce que les gens ne comprennent pas. A l'Est d'Alep par exemple, il y a probablement 22 brigades différentes de groupes terroristes, mais aucun de ces groupes ne peut opérer sans le support logistique et armé d'Al-Nosra. Dans toutes les régions où Al-Nosra est présent, Al-Nosra est aux commandes! »

Soulignons de plus qu'avant d'aller porter secours aux victimes des bombardements les Casques blancs suivent un entraînement en Turquie. Ce pays frontalier, de la Syrie est aussi un pays de l'OTAN, tout comme les principaux bailleurs de fonds de l'ONG. Coïncidence ?

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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