A qui la faute et quoi faire? La première question est systématiquement privilégiée alors qu'on essaye de trouver le responsable et pas de résoudre le problème en soi. A l'occasion de la publication du nouveau livre de M. Mara, Sputnik a pu interroger l'ancien premier ministre du Mali (avril 2014 — janvier 2015). La guerre civile, l'intervention française, la sécurité régionale, le processus de paix, ses ambitions pour son pays et son combat pour la jeunesse — voilà les sujets soulevés par M. Mara, des questions qui fâchent et auxquelles il faut attirer l'attention publique, insiste-t-il.
Pour lui, il est important que l'élite dirigeante fasse enfin de la question de la jeunesse une question centrale, passe des paroles vaines aux actes.
"Tous les problèmes de notre société se retrouvent dans le mal-être de notre jeunesse", estime-t-il, étant plus qu'informé sur le sujet.
Globalement, le monde doit se charger de remédier aux fléaux urgents, et remédier pas à la table des négociations mais s'y atteler à mains nues. Quel pouvoir faut-il pour y parvenir? Un pouvoir proche des populations, accessible et ouvert, tous ces facteurs le rendant beaucoup plus efficace, répond M. Mara.
"L'enjeu pour le pays, c'est d'arriver à régler les problèmes immédiats, de souveraineté du territoire, de sécurité du territoire, de réconciliation des citoyens et ensuite de créer les conditions pour que les vrais problèmes, les problèmes de fond qui ont entraîné ces rébellions violentes ou non violentes puissent être réglés, dans la décentralisation, dans un pouvoir beaucoup plus accru à la périphérie, dans un pouvoir beaucoup plus proche des populations, beaucoup plus accessible beaucoup plus ouvert donc beaucoup plus efficace", résume-t-il.