Le Brexit, électrochoc qui transformera une Europe faible en Europe puissante?

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Même si on s'accorde sur le fait que le Brexit démontre bel et bien l'échec de l'Europe, il n'est pas encore clair qui des deux sera mis dans une situation plus difficile à la suite de l'éventuel "divorce". Est-il possible de rebâtir une Europe forte? Oui, et le sénateur LR Jean Bizet précise à quelle condition dans un entretien à Sputnik.

La décision historique du Royaume-Uni de dire adieu à l'Europe le mettra probablement dans un isolement partiel, mais pourra à la fois donner un coup de fouet aux membres de l'Union pour qu'ils rebâtissent une Europe puissante, estime Jean Bizet, sénateur LR et président de la commission des affaires européennes.

"Cette décision doit être vécue par les autres états membres comme un électrochoc", déclare-t-il sans détour. "Il faut recréer à partir d'un noyau dur ouvert, ça veut dire que ça dépasse les pays fondateurs de l'UE, recréer une Europe recentrée sur l'essentiel, sur la valeur ajoutée qu'elle peut apporter, moins technocratique, qui dicte moins des normes et qui respecte précisément davantage les sentis et les ressentis des états membres, qui sont en lien direct avec leurs concitoyens. Repenser l'Europe pour faire de cette Europe, qui n'est qu'une Europe espace, une Europe puissance".

​Mais quel impact le Brexit aura-t-il sur la Grande-Bretagne? Pour elle, ça sera plus grave et les conséquences visiblement plus dures.

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"Ça sera plus grave pour la Grande Bretagne qui va se trouver ainsi véritablement une île à l'écart de la communauté internationale qui sera obligée de renégocier l'ensemble des traités, des accords qu'elle a conclu précédemment et puis en terme de force de frappe", poursuit M. Bizet. "Face à des Etats continents, il n'y aura que le poids de la Grande Bretagne, ça sera plus difficile pour eux. Et puis pour l'UE c'est quand même une image d'échec".

Un échec qui pourrait tout de même resserrer les rangs au sein de l'Europe et permettre de définir un cap plus compréhensible pour chaque pays-membre, ajoute Guy Geoffroy, député du parti les Républicains.

"Il est difficile aujourd'hui de dire avec assurance si on va aller vers du négatif pour tout le monde ou du positif pour tout le monde. Je pense que la réalité sera entre les deux", affirme-t-il à Sputnik.

"L'Europe est politiquement affaiblie par le vote des Anglais […] même si le Royaume Uni avait un statut particulier au sein de l'UE, et il disparait de l'échiquier européen, c'est de toute façon un affaiblissement […] mais ce coup de semence du Royaume Uni permettra peut-être de resserrer les rangs européens et de définir une ligne politique plus compréhensible par les habitants de chacun des pays".

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Le Brexit va certainement ouvrir le débat sur les raisons qui ont conduit à ce que l'élargissement massif du début de ce siècle produise des effets négatif jusqu'à présent. La question de savoir si la recherche coûte que coûte d'un élargissement à l'Est pour compenser une perte à l'Ouest vaut le coup se posera également, souligne M. Geoffroy.

Et la Turquie? Pour le député, elle ne peut pas prendre la place laissée vacante par Londres.

"Si on regarde maintenant l'état des opinions et l'état des positions gouvernementales, je pense que le retrait de l'Angleterre est tout sauf un facteur facilitant l'entrée de la Turquie. Ça serait aujourd'hui plutôt l'inverse. Je vois mal les responsables européens dire +il faut consolider le bloc qui perd 60 millions d'habitants d'un côté, on va donc en prendre 90 de l'autre+. Cela n'a aucune chance d'être soulevé", déclare catégoriquement M. Geoffroy.​

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