Revenu universel en Suisse: utopie ou révolution?

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Idée de génie ou rêverie vouée à l’échec? L'initiative populaire "Pour un revenu de base inconditionnel" (RBI) suscite de vifs débats en Suisse.

Les Suisses votent ce dimanche sur la création d'un revenu de base pour tous, salariés ou sans emploi. Cependant, ce projet unique au monde suscite une virulente polémique dans un pays où l'on vénère la valeur travail.

​L'initiative populaire "Pour un revenu de base inconditionnel" (RBI) propose de verser une allocation universelle chaque mois à tous les Suisses et aux étrangers vivant dans le pays depuis au moins 5 ans, qu'ils aient ou non un emploi.

Le montant de ce revenu reste encore à déterminer, mais le groupe à l'origine de l'initiative suggère de distribuer 2.500 francs suisses (2.260 euros) par adulte — un montant très faible pour vivre en Suisse — et 650 francs suisses pour chaque mineur.

Un projet alléchant? Les opinions divergent en la matière. Pour les défenseurs de la mesure, ce salaire permettrait à chacun de mener une existence digne et de lutter contre l'extrême pauvreté. Ils indiquent qu'il serait désormais possible de redistribuer de façon plus égalitaire le revenu national.

Les opposants au projet dénoncent pour leur part le coût élevé du RBI. Ils pensent que le RBI coûterait bien plus cher que les aides sociales qu'il remplacerait et qu'il faudrait créer de nouvelles taxes pour le financer.

Selon les derniers sondages, les opposants à la réforme sont toutefois plus nombreux. Ainsi, la proposition, soumise par un groupe sans affiliation politique, a peu de chances de passer. Le RBI nécessiterait un budget supplémentaire d'environ 25 milliards de francs suisses (22,6 milliards d'euros) par an, financé par de nouveaux impôts ou taxes.

"C'est un vieux rêve, un peu marxiste. Plein de bons sentiments irréfutables mais sans réflexion économique", déclare à l'AFP le directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires à Genève, Charles Wyplosz. Selon lui, si le lien entre la rémunération et le travail est coupé, "les gens en feront moins".

Selon le dernier sondage réalisé par l'institut gfs.bern, 71% des Suisses devraient voter non.

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