Deux différentes hypothèses étaient avancées jusqu'alors.
Pour l'une, les humains ont domestiqué les chiens pour la première fois en Europe il y a plus de 15.000 ans. D'autres chercheurs ont situé cette domestication en Asie de l'est il y a au moins 12.500 ans.
Cette nouvelle étude publiée dans la revue américaine Science suggère que ces hypothèses pourraient en fait toutes être exactes.
"Peut-être que la raison pour laquelle il n'y a avait pas de consensus sur l'origine de la domestication des chiens parmi les scientifiques, c'est que tout le monde avait un peu raison", ajoute-t-il.
Des chercheurs du Trinity College à Dublin ont pu reconstituer l'histoire de l'évolution canine en séquençant pour la première fois le génome d'un chien de 4.800 ans dont un ossement contenait de l'ADN bien préservé.
Cet os a été mis au jour sur le site néolithique de Newgrange en Irlande, contemporain de Stonehenge en Angleterre.
Ils ont ensuite comparé ces traits génétiques avec ceux de plus de 2.500 chiens modernes de partout dans le monde, qui avaient déjà fait l'objet d'une étude.
Enfin, des analyses archéologiques montrent que les tous premiers chiens sont apparus en Europe comme en Asie il y a plus de 12.000 ans, mais 4.000 ans plus tard en Asie centrale.
Toutes ces données suggèrent que les chiens ont été domestiqués pour la première fois parmi des loups de part et d'autre de l'Eurasie.
Les chiens originaires d'Asie seraient ensuite venus en Europe au 5e et 4e millénaires avant notre ère avec les migrations humaines. Ils se sont mélangés avec les anciens chiens européens et les ont remplacés, rapporte l`AFP.
La plupart des chiens aujourd'hui sont un mélange de leurs ancêtres asiatiques et européens, ce qui explique les difficultés rencontrées jusqu'alors par les scientifiques pour interpréter les données génétiques.
La possibilité d'une double origine des chiens est intrigante car d'autres recherches suggèrent aussi de multiples domestications pour les chats et les porcs, observe John Novembre, un généticien à l'Université de Chicago (Illinois) qui n'a pas collaboré à l'étude.
On peut se demander si cela indiquerait que les animaux seraient plus domesticables qu'on ne le pense, ajoute-t-il.
"Si la domestication du chien s'est produite à un seul endroit, on peut en déduire que c'était probablement un processus très difficile, mais si c'est arrivé deux fois, cela pourrait indiquer que ce n'est pas aussi compliqué", relève Peter Savolainen, un généticien à l'Institut Royal de Technologie à Stockholm, un des principaux défenseur de l'hypothèse de l'origine asiatique du chien.