L’opposition turque favorable à une opération contre l’EI

© AFP 2023 Adem AltanKemal Kilicdaroglu
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Kemal Kilicdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition en Turquie, est favorable à une opération militaire en Syrie contre les combattants de l’Etat islamique (EI), a-t-il annoncé lors d’une interview accordée à la chaîne Euronews.

"Il est indispensable d'éradiquer l'EI. Il est hors de question que l'EI partage une frontière commune avec notre pays. En cas de nécessité, une opération militaire doit être mise à l'ordre du jour. Nous avons des propositions concrètes en la matière. Si l'opération en question prenait pour cible l'EI, le CHP la soutiendrait", a répondu M. Kilicdaroglu à la question de savoir si la Turquie devait poursuivre les discussions au niveau politique ou entamer des opérations militaires.

Kemal Kilicdaroglu s'est abstenu de préconiser la démission du président syrien Bachar el-Assad. D'après lui, "avec ou sans Assad, la paix en Syrie doit être rétablie".

Lors de l'interview, le chef de l'opposition a également promis d'"étonner" l'Union européenne.

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"Nous n'allons pas attendre que l'Union européenne ouvre un nouveau chapitre (des négociations d'adhésion avec la Turquie, ndlr). Quels que soient les standards européens en matière de démocratie, de loi, d'égalité des sexes, d'indépendance des juges, nous nous engagerons à les suivre. Nous n'allons pas remettre au lendemain", a-t-il relevé.

En ce qui concerne les réfugiés syriens, Kemal Kilicdaroglu a souligné que la Turquie n'avait reçu que des "applaudissements" de la part de l'UE après avoir accueilli plus de deux millions de migrants.

"L'Europe n'a réalisé l'importance des démarches turques qu'après avoir subi de plein fouet le flux de migrants", a-t-il expliqué.

L'homme politique est persuadé que la crise migratoire ne pourra pas être gérée tant que le conflit syrien perdurera. D'après lui, il est indispensable de "mettre un terme au conflit interne en Syrie, de reconstruire les villes détruites et d'offrir aux Syriens la possibilité de revenir chez eux".

La Turquie s'est engagée dans la lutte contre les djihadistes après l'attentat suicide de Suruc, qui a fait 32 morts et une centaine de blessés. Les forces armées turques ont effectué depuis lors plusieurs frappes aériennes visant des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, ainsi que des combattants de l'EI. Cependant, des observateurs affirment que les membres du PKK ont été beaucoup plus souvent attaqués par l'aviation turque que les djihadistes.

Le chef du PKK Cemil Bayik a pour sa part accusé la Turquie de chercher à "protéger l'Etat islamique au moyen d'attaques contre les combattants kurdes".

 

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