Selon des sources informées citées par la presse du pays, le ministère a envoyé sa demande le 3 juin au siège de l'OSCE à Vienne. D'après ces mêmes sources, le gouvernement azerbaïdjanais affirme qu'il ne voit plus l'utilité de l'activité du coordinateur des projets de l'OSCE à Bakou. Les autorités du pays jugent donc caduc, depuis le 4 juin 2015, le mémorandum sur l'entente mutuelle entre l'Azerbaïdjan et l'OSCE pour la coordination des projets de l'OSCE à Bakou, signé le 24 septembre 2014.
D'après l'agence de presse Turan, Bakou accorde à l'OSCE un délai d'un mois pour régler les questions techniques liées à cette décision.
La décision du gouvernement azerbaïdjanais fait suite à la suspension du mandat du coordinateur de projet de l'OSCE en Azerbaïdjan, Alexis Chahtahtinsky. Selon le site 1news.az, la France, dont Alexis Chahtahtinsky est citoyen, n'a pas soutenu le prolongement de son mandat. Cependant, Novrouz Mamedov, directeur adjoint de l'administration présidentielle de l'Azerbaïdjan et responsable du département des relations internationales, a mis en avant l'aversion nourrie envers le diplomate français par l'ambassadeur des USA auprès de l'OSCE Daniel Baer. C'est ce dernier qui avait durement critiqué Alexis Chahtahtinsky pour sa photo avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Le politologue Rassim Moussambekov remarque que l'Azerbaïdjan a le droit de renoncer au bureau de l'OSCE. Au sujet de la décision du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, qui n'a pas attendu la proposition du futur coordinateur de projets de l'OSCE à Bakou, le politologue explique: "Étant donné que cette question est sous le contrôle de l'ambassadeur américain Baer, il existe le risque de nomination d'un homme répondant à ses préférences personnelles, auquel les autorités azerbaïdjanaises ne voudront probablement pas avoir affaire, ni même certains représentants de l'opposition et du secteur civil".
Dans la majorité absolue des pays membres de l'OSCE il n'y a pas de représentations permanentes ni de coordinateurs de programme de cette organisation. L'Azerbaïdjan est un pays indépendant qui a atteint depuis longtemps la "majorité" et n'a pas besoin d'une telle tutelle, estime l'expert.