Que mangeaient nos ancêtres ?

© Sputnik . Alexander Kryazhev / Accéder à la base multimédiaМеждународная археолого-географическая экспедиция "Кызыл-Курагино"
Международная археолого-географическая экспедиция Кызыл-Курагино - Sputnik Afrique
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Les archéologues découvrent souvent des restes d'aliments de peuples anciens, qui nous permettent de mieux comprendre comment les gens vivaient sur notre planète par le passé. Sputnik a recueilli quelques découvertes qui nous racontent l'histoire de la gastronomie humaine.

Les bretzels de l'époque des Lumières

Dans la ville médiévale allemande de Regensburg, on a récemment découvert deux bretzels vieux de 200 à 300 ans, sur les lieux d'une ancienne boulangerie. Ils ont apparemment gardé leur forme parce qu'ils avaient brûlé dans le four et, donc, été jetés comme des rebuts. Par leur taille, ils ressemblent aux bretzels modernes, mais après quelques siècles ils ont tout de même rétréci de 15 %. Ils ont été placés au musée historique local: les savants sont persuadés que ce sont les bretzels les plus anciens du monde.

Comment les égouts de Pompéi ont aidé à comprendre l'économie de Rome

Pompéi et Herculanum, détruits par l'éruption du Vésuve, ont beaucoup raconté sur le mode de vie et l'art antiques; l'analyse profonde des restes a aidé à reconstruire l'économie de l'Empire romain. Fin 2014, les archéologues ont analysé les restes de nourriture découverts dans les égouts des villes anciennes. Les réservoirs souterrains étant hermétiquement fermés et les objets étant recouverts de poussière volcanique, les morceaux non digérés de nourriture et les déchets organiques étaient bien conservés. Il s'est avéré que les Romains mangeaient surtout du poisson et des crustacés (leurs arêtes et coquillages étaient jetés dans les égouts). Plus rarement, on découvrait des os de porc et des coquilles d'œufs d'oie. Cela a confirmé le fait que le régime alimentaire des Romains aisés était différent du reste de la population. Les archéologues ont aussi découvert des restes de céréales apparemment importées d'Égypte et du Moyen-Orient, ainsi que des épices indiennes.

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Dans l'ancienne Europe, on consommait des épices

L'analyse des restes de la nourriture préparée il y a 4 000 à 6 000 ans sur le territoire du Danemark et de l'Allemagne actuels, a permis d'établir qu'à l'époque, les gens produisaient déjà des épices et les ajoutaient à la nourriture. Grâce à l'étude des fossiles d'origine végétale, les archéologues ont constaté que les Européens anciens préparaient une sorte de moutarde à partir d'une plante appelée alliaire. Malgré le petit nombre d'échantillons, les scientifiques croient que les épices étaient spécialement cultivées et ajoutées à la nourriture.

Les Olmèques payaient leurs impôts en viande de chien

Beaucoup de peuples, y compris en Europe, mangeaient du chien.

En Amérique, les Aztèques ont même élevé une race spéciale qu'on servait à table dans des maison aisées. Une véritable industrie de l'élevage de chiens de boucherie a été développée par les Olmèques, un peuple ancien qui vivait sur le territoire du Mexique actuel avant les Mayas, il y a près de 2 500 ans. Les archéologues ont découvert de nombreuses preuves selon lesquelles les Indiens anciens mangeaient des chiens qu'ils élevaient dans des fermes et engraissaient spécialement avec du maïs. Un détail a aidé les savants à reconstruire certains aspects de la structure sociale des Olmèques. Il s'est avéré que loin des grands habitats, on trouvait surtout des têtes et des extrémités de chiens, sur lesquelles il devait y avoir peu de viande. Par contre, dans les ruines des villes, on a déterré des restes de parties charnues de la carcasse. Les savants ont supposé que les paysans élevaient les chiens pour payer une sorte d'impôt aux maîtres du territoire. Ils leur donnaient des carcasses charnues et mangeaient eux-mêmes les restes.

Le premier fromage

À partir des années 1970, les archéologues tentaient de comprendre, à quoi servaient les petits morceaux étranges d'argile troués découverts lors des fouilles en Europe occidentale. Seules les analyses modernes ont permis de comprendre que ces objets bizarres avaient été en contact avec du lait de vache. Les chercheurs ont ainsi compris qu'il s'agissait des premiers tamis pour le fromage qu'on utilisait pour drainer le liquide du produit. On a constaté que ces tamis étaient vieux de près de 700 ans — c'est-à-dire que cette époque peut être considérée comme la date de l'invention du fromage, jusqu'à preuve du contraire. Les archéologues notent que l'invention du fromage fut une étape importante du développement de l'humanité. La protéine nutritive qui se gâtait moins vite que le lait donnait aux gens la quantité nécessaire de cet élément; ainsi, ils devaient moins chasser et plus élever de bétail.

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Comment mangeait-on du chocolat en Amérique ancienne?

Des traces de fèves de cacao ont été trouvées lors de fouilles sur le territoire du Mexique actuel. Pendant longtemps, les scientifiques pensaient que les anciens Mayas consommaient du chocolat seulement sous forme de boisson chaude. Cependant, les nouvelles recherches démontrent que la cuisine indienne était plus complexe.
Sur la péninsule du Yucatan, on a découvert des traces de fèves de cacao dans une assiette vieille de près de 2500 ans. Avant, on ne découvrait le chocolat que sur des tasses. Les archéologues supposent que le chocolat était servi sous forme de sauce visqueuse, et c'est sous cette forme qu'il se retrouve dans la cuisine des descendants modernes des Mayas.

Un déjeuner mystérieux de l'Empire romain

L'année dernière, les archéologues belges ont découvert dans les ruines de la ville romaine de Sagalassos, sur le territoire de la Turquie moderne, des restes d'une cantine publique qui avait dû subir une catastrophe quelconque. Beaucoup de salles étaient remplies d'objets laissés par les derniers visiteurs. Les archéologues ont trouvé des cuillers, des récipients en verre et des assiettes en céramique. Les scientifiques ont été étonnés par le fait que plusieurs assiettes avec des restes de nourriture semblaient avoir été accidentellement brisées. Apparemment, les derniers à manger dans cette cantine étaient 12 personnes qui ont dû brusquement quitter la salle en renversant quelques tables et sans ranger la vaisselle. Il est impossible de savoir ce qui a interrompu leur repas, mais les fouilles sont tout de même précieuses pour l'étude du mode de vie et de la gastronomie de l'époque romaine.

Quand l'homme a-t-il commencé à préparer la nourriture sur le feu?

Des fouilles récentes en Afrique du Sud ont repoussé l'époque où les humains ont commencé à cuire leur nourriture. Dans une grotte habitée par les humains et d'autres primates depuis 2 millions d'années (ses derniers habitants étaient une famille d'agriculteurs en 1900), les archéologues ont découvert des traces de feu. D'après les analyses, elles datent d'il y a près d'un million d'années, c'est-à-dire que les humains avaient domestiqué le feu 200 000 ans plus tôt que l'on ne le pensait auparavant. D'autres découvertes dans la grotte étaient encore plus étonnantes. Un des archéologues y a recueilli quelques morceaux de boue qui se sont avérés d'origine organique — des restes d'os brûlés des animaux. Cela a conduit les scientifiques à penser que c'était la plus vieille preuve du traitement thermique de la nourriture.

Les Mayas préparaient leur nourriture à l'aide de billes d'argile

Lors de fouilles au Mexique fin 2010, les archéologues ont fait une découverte bizarre — quelques dizaines de billes d'argile portant des traces de maïs et de fèves. Il s'est avéré que ces billes avaient été cuites plusieurs fois, c'est-à-dire elles servaient d'instrument de préparation de la nourriture. Les scientifiques ont supposé que les billes étaient chauffées et placées directement sur la nourriture pour la réchauffer ou la cuire. Peut-être les mettait-on dans une fosse avec des pierres chaudes ou à leur place, puis on fourrait la nourriture enveloppée dans les feuilles entre les billes et on la laissait cuire. À l'aide de ces billes, on pouvait cuire un repas pendant une heure à un jour.

Pourquoi le poisson déroute-t-il les savants?

Il y a quelques années, les archéologues allemands ont réalisé des fouilles sur un site des peuples primitifs de la culture d'Ertebølle au Nord de l'Allemagne. La vaisselle découverte a été soumise à l'analyse au carbone. Les résultats ont surpris les scientifiques: les tessons avaient été fabriqués en 5 200 avant J.-C. Cela a fait sensation parmi les archéologues, car ces chiffres changeaient l'idée de la vie en Europe à l'âge de pierre. L'auteur de la découverte, Hans Sönke, a immédiatement commencé à douter de l'exactitude des données. Il s'est souvenu d'avoir trouvé ces pots non loin du lit de la rivière. Les restes de nourriture pouvaient venir du poisson. Par conséquent, la datation par le carbone n'était pas exacte. Cette méthode de recherche est basée sur le calcul des atomes désintégrés de carbone 14: moins il reste de carbone, plus l'objet est ancien. Mais l'eau dure contient moins de carbone 14 que l'air, donc, les poissons en reçoivent moins. Par conséquent, la datation par le carbone va toujours montrer que le poisson est plus ancien que les restes d'autres animaux qui ont peuplé la Terre.

Contenu réalisé à partir d'informations émanant de sources ouvertes.

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