Les sanctions occidentales frappent le secteur pétrolier russe

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Les sanctions des USA et de l'UE contre la Russie ont touché plus ou moins directement les grandes compagnies pétrogazières russes, bloquant la coopération bilatérale dans l'exploitation de l'huile de schiste et de pétrole sur le plateau, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Les sanctions des USA et de l'UE contre la Russie ont touché plus ou moins directement les grandes compagnies pétrogazières russes, bloquant la coopération bilatérale dans l'exploitation de l'huile de schiste et de pétrole sur le plateau, écrit lundi le quotidien Kommersant. Cette nouvelle donne va affecter pratiquement tous les projets à long terme des compagnies russes dans ce domaine  - hormis probablement les projets caspiens de Lukoil, qui ne sont pas concernés officiellement par les sanctions. Selon les experts, il sera difficile et coûteux pour la Russie de trouver une alternative aux technologies et aux sous-traitants occidentaux, mais l'Etat a déjà promis d'accorder au secteur des moyens en puisant dans le Fonds de bien-être national.

Les nouvelles sanctions antirusses annoncées vendredi par les USA, après que l'UE a déjà fait de même, ne concernent pas uniquement les compagnies pétrolières publiques Rosneft et Gazprom neft, mais touchent aussi les compagnies privées Lukoil et Sourgoutneftegaz. Gazprom figure pour la première fois dans cette liste noire mais uniquement pour ses projets pétroliers. Comme l'a expliqué le Trésor américain, l'interdiction de fournir des technologies et des services concerne les projets en eaux profondes, arctiques et de schiste en Russie ou dans les eaux russes si elles ont un "potentiel d'exploitation pétrolière" - indépendamment du fait que l'exploitation gazière soit prévue.

Les mesures des USA et de l'UE limitent, pour les compagnies concernées, les livraisons et les réexportations de marchandises, de services (hormis financiers) et de technologies pour l'extraction de pétrole sur le plateau et de l'huile de schiste. Les sanctions portent également sur le travail des citoyens américains dans les projets russes. Les compagnies pétrolières figurant sur la liste noire se sont refusées à tout commentaire.

Selon les sources on procède actuellement à l'évaluation des sanctions, qui ont été une "surprise" pour les compagnies privées.

Ces sanctions affecteront très certainement Rosneft, qui dispose de 44 zones de plateau pour 42 milliards de tonnes d'équivalent pétrole de réserve. La compagnie a déjà commencé de travailler sur 23 de ces zones et en 2011, elle a signé avec la compagnie américaine ExxonMobil un accord pour l'exploitation en mers de Kara et Noire. En 2013, les compagnies avaient convenu de travailler en commun sur sept zones en Arctique, en plus de leur collaboration dans un projet de pétrole difficile à extraire en Sibérie occidentale. Selon Bloomberg, ExxonMobil, qui a annoncé qu'elle avait l'intention d'obéir à toutes les exigences des autorités américaines, pourrait donc suspendre l'exploration du gisement Ouniversitetskaïa-1 en mer de Kara. Les sources notent également que conformément aux termes d'intégration dans les projets arctiques, Rosneft devrait rembourser à ExxonMobil l'argent dépensé pour l'exploration (jusqu'à 3,2 milliards de dollars).

Lukoil, la seule compagnie privée travaillant sur le plateau en mer Caspienne, pourrait également rencontrer des problèmes. Les réserves totales des champs découverts à cet endroit représentent près de 630 millions de tonnes d'équivalent pétrole. Mais les sources indiquent que les sanctions pourraient concerner Lukoil dans une moindre mesure: formellement le plateau caspien n'est pas affecté et les principaux contrats ont déjà été signés. Sourgoutneftegaz affirme également que la compagnie ne sera pas touchée vu qu'elle possède ses propres technologies et ne souffre d'aucun problème de financement (les comptes de la compagnie affichent plus de 20 milliards d'euros).
Gazprom neft n'a pas souhaité commenter les sanctions.

Konstantin Tcherepanov d'UBS suppose que ces mesures ne se reflèteront pas sur les exploitations et les projets à court terme. Mais c'est par la suite que l'impact négatif pourrait se manifester. Grigori Birg d'Investcafe reconnaît que les sanctions n'auront aucune incidence sur les projets terrestres en cours. Si de nouvelles technologies étaient nécessaires, il serait possible d'en acheter aux pays de l'Asie-Pacifique. D'après lui, il existe plusieurs scénarios possibles: les sanctions peuvent être courtes, les compagnies peuvent trouver des solutions contournant la volonté politique; ou les fournitures d'équipements et de services à la Russie pourraient être suspendues à long terme. Grigori Birg pense que si elle se trouvait dans l'impasse, la Russie pourrait concevoir ses propres équipements. Mais une source du secteur a qualifié cette interdiction frappant les technologies et services de "catastrophe pour le plateau".

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