Crash MH17, un prélude à une nouvelle guerre froide?

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L'histoire autour du Boeing malaisien abattu est indéniablement un prélude à une nouvelle guerre froide, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

L'histoire autour du Boeing malaisien abattu est indéniablement un prélude à une nouvelle guerre froide, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon les informations aujourd'hui disponibles, l'avion a été abattu à plus de 10 000 mètres d'altitude. Seuls le système antiaérien Bouk M1-2 (code Otan: SA-11) ou les missiles des chasseurs Sukhoi, qui accompagnaient le Boeing dans la zone de responsabilité des contrôleurs aériens ukrainiens, sont capables d'atteindre une cible à une telle altitude. Certains experts n'écartent pas non plus la possibilité d'un attentat commis à bord.

Les systèmes Bouk se trouvent des deux côtés de la frontière russo-ukrainienne dans la zone du conflit. Mais leur rayon d'action est inférieur à 50 km. Le Boeing abattu s'est crashé à 50 km de la frontière du côté ukrainien. Par conséquent, la version d'une attaque depuis le territoire russe est à exclure. Quelles étaient les prémisses de la possibilité que le Boeing soit abattu par la défense antiaérienne ukrainienne?

Tout d'abord, Kiev ne nie pas le déploiement de systèmes Bouk à la frontière russo-ukrainienne. Ils n'ont certainement pas été déployés pour contrer les raids aériens des indépendantistes, étant donné que ces derniers ne disposent pas d'aviation. Très probablement les systèmes sol-air ukrainiens visaient à empêcher une éventuelle reconnaissance aérienne russe. Il est donc possible que Boeing malaisien ait été pris pour un avion russe faisant de la reconnaissance dans la zone du conflit. D'autant que l'armée de l'air russe avait déjà utilisé des appareils de grande taille pour la reconnaissance aérienne. Pendant le conflit russo-géorgien en 2008, le Bouk géorgien avait abattu un bombardier stratégique russe en reconnaissance.

Quelle est la probabilité que les systèmes Bouk aient été utilisés par les indépendantistes? On note plusieurs faits contradictoires à ce sujet. D'une part, certaines sources rapportent que les indépendantistes de Donetsk et de Lougansk auraient mis la main sur plusieurs systèmes Bouk démontés. D'autre part, le rapport du procureur général ukrainien Vitali Iarema affirme que les séparatistes n'en disposent pas.

En partant des affirmations de Kiev que le Boeing aurait été abattu par les indépendantistes, il est à supposer que le système en question se trouvait déjà dans la zone des opérations en état opérationnel. Par conséquent, il ne pouvait s'agir que d'un système russe entretenu par des spécialistes russes. Car la maintenance des Bouk nécessite la présence d'un personnel compétent. Certes, la frontière russo-ukrainienne de deux mille kilomètres est relativement transparente et les gardes-frontières russes ne peuvent pas assurer le contrôle sur tout le périmètre. Cela demande des frais financiers importants. Mais les systèmes Bouk ne sont pas des armes légères qu'il est possible de faire passer par la frontière dans les deux sens. Et il est pratiquement impossible d'acheter ce système à titre privé, qui plus est le transporter dans un autre pays. Le ministère russe de la Défense affirme qu'aucun système Bouk ou autre arme russe n'a traversé la frontière ukrainienne.

La plupart des experts s'entendent à dire que l'avion n'a pas été abattu avec préméditation. Plus précisément, ce n'est pas l'avion civil qui était visé. Très probablement cette attaque n'a pas été convenue avec les hauts dirigeants. Et ces derniers sont manifestement très stressés à l'idée que la vérité voit le jour. Le soutien des assassins de civils ne laisse aucune chance politique à la réputation à l'échelle internationale.

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