L'Otan reporte sa décision sur l'adhésion de la Géorgie

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L'Otan a repoussé la délivrance, à la Géorgie, d'une feuille de route pour son adhésion à l'Alliance, écrit mercredi le quotidien Kommersant. Les autorités géorgiennes ne connaîtront le verdict définitif qu'en septembre, au sommet de l'Otan au Pays de Galles. Cependant, Tbilissi ne pourra apparemment compter que sur une proposition de "collaboration renforcée" avec l'Alliance. Les experts géorgiens doutent sérieusement de l'utilité d'un tel format de coopération.

L'Otan a repoussé la délivrance, à la Géorgie, d'une feuille de route pour son adhésion à l'Alliance, écrit mercredi le quotidien Kommersant. Les autorités géorgiennes ne connaîtront le verdict définitif qu'en septembre, au sommet de l'Otan au Pays de Galles. Cependant, Tbilissi ne pourra apparemment compter que sur une proposition de "collaboration renforcée" avec l'Alliance. Les experts géorgiens doutent sérieusement de l'utilité d'un tel format de coopération.

Les sources de l'Otan ne cachent pas qu'une série de profondes réformes attend encore la Géorgie avant de rejoindre l'Alliance. Quant aux perspectives de présentation à Tbilissi d'un plan d'action pour l'adhésion (MAP) au sommet de septembre, Bruxelles reste prudent. Des sources du siège de l'Otan ont rapporté à Reuters la semaine dernière que cela n'arriverait probablement  pas: certains membres s'y opposent, qui craignent de provoquer une réaction de la Russie. D'autres sources de Bruxelles confirment qu'à la veille de la réunion il n'y avait pas d'unanimité entre les ministres des Affaires étrangères à ce sujet. Or l'accord de tous les membres de l'Alliance est nécessaire pour prendre une telle décision, conformément à la charte de l'Otan.

Néanmoins, Bruxelles a tout de même trouvé un moyen de contenter la Géorgie: au lieu d'une feuille de route on pourrait lui proposer une "collaboration renforcée" impliquant une coopération politique plus étroite, la formation des forces armées et le renforcement du bureau de liaison de l'Otan à Tbilissi. De plus, l'Alliance pourrait faire adhérer certaines unités géorgiennes à ses forces de réaction rapide. Le ministre géorgien de la Défense Irakli Alassania a été le premier à en parler. Selon lui, la Géorgie adhérera aux forces de réaction rapide de l'Otan en 2015. "On connait déjà l'État sponsor: les États-Unis", a-t-il ajouté.

Selon les autorités géorgiennes, leurs chances pratiquement nulles d'obtenir une feuille de route n'ont rien de tragique. La ministre géorgienne des Affaires étrangères Maïa Panjikidze a affirmé que le "progrès de Tbilissi serait apprécié à sa juste valeur au Pays de Galles" et que la "Géorgie pourrait adhérer à l'Otan même sans la feuille de route".

Mais les experts doutent de l'efficacité de ces nouveaux formats de coopération avec l'Alliance. "La feuille de route est une étape institutionnelle prescrite dans la charte de l'Otan. Le pays qui obtient cette feuille de route est considéré comme un candidat officiel à l'adhésion. Alors que la collaboration renforcée n'engage à rien", explique l'analyste géorgien Zourab Gogoberidze. L'expert militaire Irakli Aladachvili est encore plus catégorique: "On a l'impression que l'Otan a décidé de jouer sur les mots pour refuser à la Géorgie une feuille de route, sans perdre la face".

L'inclusion des unités géorgiennes dans les forces de réaction rapide de l'Otan n'a rien d'un grand succès, selon l'expert. "Cela signifie uniquement que nous les aideront, comme en Afghanistan aujourd'hui, mais ce ne sera pas réciproque", explique l'expert. Il doute même du caractère opérationnel de ces forces. "Pour l'instant, elles ne font que réagir aux séismes et aux catastrophes anthropiques qui n'ont rien à voir avec les opérations militaires", a-t-il souligné.

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