UE-Etats-Unis : « Tomates tueuses et viande de la génétique »

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Un quatrième round des pourparlers sur une zone de libre échange entre l’UE et les Etats-Unis est programmé pour le 9 mars à Bruxelles. Les négociations à ce sujet sont menées depuis été 2013. Il est vrai, ce processus s’est compliqué en ce moment, informe ces jours-ci Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui a eu connaissance du rapport confidentiel des experts pour le Cabinet des ministres allemand. Il s’avère que les divergences à propos de plusieurs moments controversés deviennent de plus en plus âpres.

Selon ce journal allemand, la partie américaine a répondu récemment par un refus à la demande de la Commission Européenne de faire connaître à des représentants de parlements nationaux les propositions préliminaires des experts des Etats-Unis concernant le fonctionnement de la future zone. D’après les Américains, dans le meilleur des cas les députés ne pourront lire que certains des points déjà concertés de l’accord en préparation, et encore uniquement dans les ambassades des Etats-Unis, dans des locaux spécialement aménagés pour la lecture des documents secrets.

D’ailleurs, comme il en ressort du rapport pour le gouvernement allemand, cette tendance du grand partenaire atlantique à « se fermer » aux Européens est de loin la seule pierre d’achoppement sur la voie des pourparlers. Conformément à ce document, Berlin a perçu « avec déception » la position des Etats-Unis touchant les tarifs douaniers dans la future zone de libre échange. La menace d’une importation massive des Etats-Unis de la viande et d’autres aliments de la génétique, les standards américains pour lesquels sont considérablement plus tolérants que les standards européens, suscite des discussions particulièrement houleuses en Allemagne et dans d’autres pays de l’UE. Les débats sont également très vifs aussi concernant le projet de disposition portant sur la protection des investissements, où là-aussi les consortiums américains cherchent à obtenir pour eux une préférence.

Et pourtant les pourparlers peuvent à peine échouer, juge, par exemple, le professeur à l’Ecole supérieure de l’économie Ivan Rodionov.

Je suis sûr qu’ils vont se mettre d’accord, - dit le professeur. – Entre ces deux blocs quelque chose sera fait qui ne sera pas accessible à d’autres. Un tel jeu donnera à ses participants certaines préférences. C’est une tendance objective, et les négociations vont continuer de toute façon.

 

Le rédacteur en chef de la revue Internationale Politik de la Société allemande de politique extérieure – DGAP Dr Sylke Tempel attire l’attention à un autre aspect important.

Il ne s’agit pas des seuls articles d’exportation, a dit Mme Tempel. Il en va encore d’une marchandise, dont nous n’avons pas pour le moment perçu pleinement la portée – de coordonnées personnelles, de Big Data, comme les appellent les Américains. Dépôts de masses colossales d’information, des profils sur Internet toujours plus personnifiées – tout cela devient une mine d’or pour des consortiums et des services spéciaux.

Le projet d’accord sur la zone de libre échange est pour le portail UE-Infothek une « indulgence pour des artisans de la génétique ». Et il conclue : « Des tomates tueuses et la viande de la génétique n’a rien à faire en Europe ». Une opinion officieuse, mais du moins, franche.

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