Russie-Ukraine: les relations risquent d'atteindre le point de non-retour

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Kiev et Moscou vont étudier les conditions de la coopération bilatérale après la signature de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Kiev et Moscou vont étudier les conditions de la coopération bilatérale après la signature de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le sujet est sensible mais une rencontre entre les présidents des deux pays n'est pas prévue.
Kiev estime que la Russie est contrainte d'aller au compromis en termes de décisions économiques mais qu’à terme, cette dernière pourrait causer des problèmes sociopolitiques à l'Ukraine.

"Une réunion des premiers ministres aura lieu mi-octobre à Kalouga, dans le cadre d'une grande commission intergouvernementale russo-ukrainienne. Il s'agira d’un comité économique.

Une sous-commission pour les affaires internationales est prévue à Rostov-sur-le-Don en octobre", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine.

Le vice-ministre a reconnu que la préparation de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine se répercuterait sur les relations russo-ukrainiennes, tout en précisant : "Nous restons prêts à partager avec nos partenaires ukrainiens nos arguments au profit de l'intégration eurasiatique.

Du moins, pour ne pas opposer l'intégration eurasiatique et européenne".

Kiev souligne que le contenu de cette déclaration coïncide avec la proposition faite par les autorités ukrainiennes à leurs partenaires russes en août. A l'époque, le porte-parole du premier ministre ukrainien Vitali Loukianenko avait déclaré : "Nous pensons qu'on ne peut pas opposer ces deux zones de libre-échange. Les deux sont importantes pour l'Ukraine et l'objectif consiste à trouver ensemble le bon équilibre. Ces deux zones de libre-échange ne s'opposent pas car elles sont construites sur les principes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)".

Konstantin Bondarenko, membre de l'Institut de politique ukrainienne, pense que rien de ce qui se passe aujourd’hui est inattendu : "Les émotions et les déclarations politiques, c'est une chose. Des échanges commerciaux de 34,5 milliards d'euros par an, c’en est une autre. On peut dire tout ce qu'on veut et s'indigner mais il faut s'assoir à la table des négociations pour décider comment interagir et coopérer dans ce nouveau contexte. Sinon, les intérêts économiques des deux pays en seraient affectés". L'expert souligne que les deux parties peuvent trouver des compromis. L'Ukraine a déclaré être prête à rejoindre les 70 accords de l'Union douanière et à travailler dans le futur comme membre observateur à la commission économique eurasiatique. "Les deux Etats sont membres de l'OMC. Cela pourrait devenir un point de départ pour mettre en accord toutes nos positions. Si la Russie a des craintes concernant le trafic illégal de marchandises en Europe via l'Ukraine, on pourrait créer un système de contrôle douanier commun, se réunir dès à présent dans un format trilatéral et discuter de tous les détails", pense Bondarenko.

Mi-octobre une table ronde avec la participation des représentants de toutes les forces politiques ukrainiennes devrait donc avoir lieu à Kiev, en présence d’une délégation européenne sous la direction de Stephan Füle, commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage. Le 21 octobre, le Conseil de l'UE devrait prendre une décision définitive concernant la signature de l'accord avec l'Ukraine, fixée au 28 novembre.

La Russie devrait rejoindre le dialogue entre l'UE et l'Ukraine mais Moscou ne s'empresse pas de confirmer sa participation à la table ronde. Les politiciens ukrainiens pensent que la volonté d'organiser des négociations autres qu’au niveau des premiers ministres et des ministres des Affaires étrangères est déjà rassurante. Mais ils ne tirent pas de conclusions hâtives sur la facilité de trouver un compromis avec la Russie.

Les agences de presse ont publié hier la déclaration de Vladimir Tchijov, ambassadeur russe auprès de l'UE, qui a déclaré que la Russie n'avait pas l'intention d'influer sur les choix de politique étrangère de l'Ukraine.

Le diplomate a conclu en expliquant pourquoi un niveau équivalent de coopération de l'Ukraine avec l'Union européenne et l'Union douanière était impossible : des normes différentes sont en vigueur dans le cadre de ces deux unions douanières.

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