Syrie: l'attaque chimique ne pouvait être profitable qu’aux rebelles (expert)

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Le rapport des inspecteurs de l'Onu sur l’attaque chimique qui a touché la banlieue de Damas le 21 août ne révèle pas qui en est responsable, a déclaré à RIA Novosti Günter Meyer, professeur à l'université de Mayence et directeur du Centre de recherche sur le monde arabe.

Le rapport des inspecteurs de l'Onu sur l’attaque chimique qui a touché la banlieue de Damas le 21 août ne révèle pas qui en est responsable, a déclaré à RIA Novosti Günter Meyer, professeur à l'université de Mayence et directeur du Centre de recherche sur le monde arabe.

"Le rapport des inspecteurs de l'Onu sur l’utilisation des armes chimiques ne révèle pas qui en est responsable. Les déclarations des puissances occidentales accusant Bachar al-Assad ne sont pas convaincantes", a affirmé l'expert allemand.

Le rapport des inspecteurs de l'Onu, qui ont enquêté sur les lieux de l’attaque chimique en Syrie le 21 août, a été présenté lundi dernier par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.

Le rapport confirme que des armes chimiques à base de gaz sarin ont effectivement été utilisées dans la banlieue de Damas. Le secrétaire général de l'Onu a rappelé que l'identification des responsables de l'attaque chimique ne relevait pas de la mission des inspecteurs et, selon lui, seule une nouvelle enquête permettra de faire le jour sur cette question.

"Les arguments des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni disant que le régime d'Assad dispose justement des projectiles qui ont été utilisés lors de l'attaque et que les rebelles sont incapables de créer un mélange de gaz binaire, ne sont pas convaincants. Les missiles de ce type ainsi que les composants du produit toxique auraient pu provenir des dépôts militaires pillés en Lybie", souligne Meyer, ajoutant que les rebelles modérés ne sont probablement pas impliqués dans l'attaque mais qu’elle pourrait avoir été lancée par des jihadistes spécialement entraînés.

Il rappelle également que les experts de l'Onu ne disent rien sur l'endroit d'où les projectiles ont été tirés car ils ne disposaient pas d'informations exactes. "Le lancement des missiles depuis le territoire contrôlé par le régime, d'après les données des satellites, sont des affirmations des USA et de la France. Il n'en existe aucune preuve indépendante", a déclaré Meyer.

L'expert remarque que dans la nuit du 20 août l'armée gouvernementale a bombardé cette région avec des missiles conventionnels. "Cela correspond à la stratégie des opposants d'Assad : tirer dans la même zone avec des ogives chimiques et rejeter la responsabilité de l'attaque sur le régime", a souligné Meyer.

Une attaque connue d'avance

De plus, d'après lui, la lettre de 12 ex-agents de la CIA, du département d'Etat et du Pentagone récemment rendue publique éveille également des soupçons. Ils ont écrit que les représentants du Qatar, de la Turquie et de la CIA, lors d'une rencontre les 13 et 14 août à Antakya en Turquie, avaient informé les chefs de l'opposition armée syrienne d'une attaque prévue des USA contre la Syrie. Cette version privilégierait l’hypothèse d’une attaque chimique planifiée par les opposants d'Assad.

"Le régime d'Assad n'avait absolument aucun intérêt à utiliser l'arme de destruction massive contre sa propre population, précisément au moment où la commission de l'Onu s'apprêtait à lancer son enquête sur les attaques antérieures. Ce massacre ne profite qu'à l'opposition.

Il semble donc logique qu'ils aient utilisé du gaz toxique pour rejeter la faute sur le régime, pousser le gouvernement d'Obama à franchir la "ligne rouge" et intervenir en Syrie", a déclaré Meyer.

"Pour quelle raison le gouvernement aurait voulu provoquer la plus grande puissance militaire du monde tandis que l'armée gouvernementale connaît déjà beaucoup de succès en utilisant les armes conventionnelles et alors que les rebelles perdent du terrain ?", a ajouté l'expert.

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