La Russie vue par la presse francophone le 24 septembre

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Restitution de biens à l'Eglise en Russie: conservateurs de musées inquiets/ Le futur président russe s'appelle Poutine/ Poutine balaye les risques d'une "bataille de l'Arctique"/ Feu vert allemand à un convoi de déchets nucléaires vers la Russie

France24

Restitution de biens à l'Eglise en Russie: conservateurs de musées inquiets

Des conservateurs de musées russes ont réclamé jeudi de nouveaux amendements à un projet de loi controversé, approuvé mercredi en première lecture au Parlement, qui vise à restituer à l'Eglise orthodoxe des églises et monastères souvent transformés en musée à l'époque communiste.

"Nous espérons de nouveaux amendements lors de la deuxième lecture" prévue fin octobre, a déclaré à l'AFP Alexandre Chkourko, un responsable de l'Union des musées russes.

Suite à des débats houleux, le texte a connu des changements "substantiels" à la première lecture, a-t-il souligné. Le texte ne prévoit plus de redonner à l'église des icônes, manuscrits et objets de culte qui se trouvent actuellement dans des musées.

L'Union des musées de Russie et le comité russe d'ICOM (International Council of Museums) demandent qu'une soixantaine de monastères et églises particulièrement importants pour l'Histoire russe, notamment ceux qui figurent sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, ne soient pas restitués à l'Eglise orthodoxe, a ajouté M. Chkourko.

"Ces sites sont très importants du point de vue culturel", a-t-il souligné.

Des conservateurs de musées et critiques d'art ont dénoncé ce projet de loi et en ont appelé en février au président Dmitri Medvedev, affirmant qu'"aucune église orthodoxe n'était en mesure d'assurer une conservation correcte des icônes et des fresques", en raison notamment de la fumée des cierges allumés par les fidèles et des changements de température et d'humidité.

Selon les critiques du projet, la conservation des objets de culte dans les églises les rendra beaucoup moins accessibles au grand public.

Le projet de loi porte sur la la restitution de 6.584 sites religieux, dont 6.402 sites concernant l'Eglise orthodoxe. Les autres sites appartenaient à d'autres communautés religieuses, notamment musulmanes et bouddhistes.

slate.fr

Le futur président russe s'appelle Poutine

L'ex-Président, actuel Premier ministre, fait tout pour damer le pion à son ancien poulain Dmitri Medvedev. Le bilan de celui-ci, médiocre, l'y aide fortement.

Les grandes manouvres pour l’élection présidentielle russe de 2012 ont commencé.  Les déclarations de Poutine  au quotidien Kommersant puis aux membres du  club Valdaï, qui se sont réunis à Sotchi le 6 septembre ont levé les derniers doutes qui planaient encore sur la candidature du Premier ministre à la magistrature suprême. Certes, les jeux ne sont pas faits, le clan du président a encore des cartes en main. Reste que les atouts de Medvedev fondent comme beurre au soleil...

En 2008, lorsque Vladimir Poutine renonce à briguer un troisième mandat, désigne Dmitri Medvedev pour le remplacer et accepte le poste de Premier ministre, pour les observateurs le message est clair: le pouvoir se déplace du Kremlin à la Maison blanche où siège le gouvernement. Quant à Dmitri Medvedev, c’est un président intérimaire, chargé d’expédier les affaires courantes sous l’œil vigilant de son mentor de Premier ministre en attendant de s’effacer gentiment en 2012 pour permettre à ce dernier de reprendre sa place. Un scénario parfait... Mais voilà, «le pouvoir change un homme», comme l’a expliqué Medvedev lui-même à un journaliste qui l’interrogeait sur ses relations avec Vladimir Poutine. Le président, fort du soutien d’une partie des élites, s’est pris au jeu au point d’annoncer lors d’un voyage officiel en Norvège au début de l’été qu’«il n’excluait pas de se représenter une seconde fois à la présidentielle».

Prisonnier du système

A dix-huit mois des élections, Medvedev n’a pas convaincu. Les belles phrases et les bonnes intentions ne font pas forcément une bonne politique. Il faut encore se donner les moyens de les mettre en œuvre. Or le chef de l’Etat, prisonnier de la verticale du pouvoir instituée et contrôlée par Poutine qui détient également la majorité des ressources administratives, est condamné à l’impuissance.

Dès son arrivée à la tête de l’Etat en mai 2008, Dmitri Medvedev, juriste de formation, tente timidement de se démarquer timidement de son mentor tout en affichant cependant pour la galerie une parfaite complicité avec ce dernier. On se souvient de sa petite phrase sur la liberté –«l’excès de liberté vaut mieux que l’absence de liberté»– qui avait ainsi redonné un peu d'espoir à tous ceux qui avaient souffert de l’autoritarisme de Vladimir Poutine. Par ailleurs, le chef de l’Etat s’entoure d’un aréopage d’économistes et de politologues libéraux et résolument «occidentalistes» qui voient le salut de la Russie dans le rapprochement avec les Etats-Unis et l’Europe et dans la modernisation de la société et de l’économie. Dans le même temps, il prend quelques initiatives, limoge des fonctionnaires, des gouverneurs (généralement lorsque Poutine est à l’étranger), annonce plusieurs réformes dans son blog (qu’il tient consciencieusement), fait de la lutte contre la corruption sa priorité...

Reste que toutes ses initiatives –à l’exception du «reset» avec les Etats-Unis concrétisé par la signature des accords Start en avril 2010– ont été systématiquement contrées ou bloquées par le Premier ministre et les membres du cabinet sur lesquels il n’a aucun pouvoir. Les projets de réforme n’ont pas vu  le jour. La corruption est omniprésente, tant dans la vie publique que dans la vie privée. Le président n’a pas été en mesure de libéraliser le régime. La dérive autoritaire initiée et soutenue par la Maison blanche est palpable: renforcement des pouvoirs du FSB, manifestations de rues de plus en plus férocement réprimées, opposants emprisonnés pour avoir refusé «d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre». Mikhaïl Khodorkovski est encore en prison et n’est pas prêt d'en sortir, alors même que Medvedev était favorable à sa libération.

La situation économique est loin d’être florissante. Les réserves de change baissent, la Russie a recommencé à emprunter sur les marchés financiers internationaux –ce qui ne lui était pas arrivé depuis plus de dix ans. En deux ans, le niveau de vie de la population a notablement baissé: selon institut de sondage indépendant, environ 65% du Russes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Malgré les chiffres officiels émanant de l’office national des statistiques selon lesquels  l’inflation serait de 0,2%,  les prix montent y compris ceux des produits qui n’étaient pas concernés par la vague de sècheresse: l’huile a augmenté de 40% entre juillet et fin aout , les œufs sont passés de 26 roubles à  36, même le prix des fruits  et en particulier celui des pommes qui  généralement baissent à cette période de l’année augmentent. Comme un remake du  bon vieux temps.

Enfin, la société est en proie à un malaise profond que l’opacité du système de décision et le règne de l’arbitraire ne font qu’accroître. En l’absence de mécanisme de régulation et d’un système judiciaire indépendant et intègre, les gens règlent leurs problèmes eux-mêmes. La criminalité augmente. Il ne se passe pas de jours sans qu’on ait à déplorer un ou plusieurs meurtres. Les heurts entre bandes rivales sont fréquents et meurtriers.

Polarisation des élites

La décision de Dmitri Medvedev de  briguer un second mandat contribue à exacerber la lutte sourde entre les clans, provoquant une forte polarisation des élites accompagnée d’une fébrilité de la vie politique. Comme on n’en avait pas connu depuis longtemps.

Au mois d’août, les incendies de forêt qui ont ravagé une bonne partie du pays ont mis une fois de plus en lumière l’incurie, la corruption de l’administration et les failles grossières de la gestion de Vladimir Poutine qui était à l’origine du nouveau code forestier. Profitant de l’aubaine, le clan du président lance une campagne de presse d’une rare violence contre le Premier ministre pour tenter de le décrédibiliser aux yeux de l’opinion publique. Selon un fonctionnaire qui désire demeurer anonyme, les attaques auraient été orchestrées au sein du Kremlin par Natalia Timakova, qui dirige le service de presse du président, et Vladislav Sourkov, le père du mouvement de jeunesse Nachi qui est en même temps l’inventeur du concept de «la démocratie souverainiste».

Pendant ce temps, Vladimir Poutine, insensible aux critiques et aux quolibets, est sur le terrain. Aux commandes d’un avion canadair, il éteint les feux de forêts, écoute les doléances des sinistrés, promet de surveiller personnellement les travaux de reconstruction des villages détruits par le feu, limoge les représentants des autorités locales qui n’ont pas pris toutes les mesures nécessaires pour éviter la catastrophe. Cette tactique à la fois paternaliste et populiste porte ses fruits. Selon un sondage effectué début septembre par l’institut Levada, la popularité de Vladimir Poutine qui était de 61% d’avis favorables au début de l’été atteindrait aujourd’hui 80%.

(…)

Quelle que soit l’issue de ce bras de fer, on est à peu près sûr à l’heure actuelle que Poutine se présentera à la présidentielle. Quant à Medvedev, selon un expert qui travaille avec Gleb Pavlovsky, politologue réputé proche du pouvoir,  il se verrait offrir une sinécure, un poste  honorifique, la présidence du Conseil d’Etat, où il n’aura pas plus de pouvoir que le président au temps de l’URSS  ou sous la IVe République en France.

L'Express

Poutine balaye les risques d'une "bataille de l'Arctique"

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a exhorté jeudi les nations arctiques à s'entendre sur un accord d'exploitation des ressources minérales de la région polaire.

Le Canada, la Russie, la Norvège, les Etats-Unis et le Danemark - via le Groenland - se disputent les réserves de pétrole, de gaz et de métaux précieux dont le recul de la banquise rend l'exploitation aujourd'hui plus facilement envisageable.

"L'Arctique est traversé aujourd'hui de sérieux intérêts politiques et économiques", a reconnu Vladimir Poutine, qui s'exprimait lors d'un forum organisé à Moscou sur l'avenir de cette région polaire.

"Mais il ne fait aucun doute à mes yeux que ces problèmes, y compris celui du plateau continental, pourront être réglés dans un esprit de partenariat", a-t-il ajouté.

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer fixe à 200 milles nautiques (360 km) la zone économique exclusive qu'un Etat côtier contrôle le long de son littoral. Mais la Russie en veut davantage, affirmant que le fond marin arctique est une extension de son plateau continental sibérien.

Signe qu'une "bataille de l'Arctique" pourrait commencer, la Russie a envoyé à l'été 2007 un petit bathyscaphe planter son drapeau sur le fond de l'océan Arctique, par une profondeur de 4.261 mètres, à l'aplomb du pôle Nord.

"Prévisions alarmistes"

Les autorités russes avaient affirmé que cette expédition ne visait pas à formuler une revendication territoriale russe mais à démontrer que son plateau continental allait jusqu'au pôle Nord.

Les autres nations arctiques avaient redouté, elles, que Moscou ne soit prêt à défendre ses revendications par la force.

Jeudi, Vladimir Poutine a balayé ces craintes: "Nous sommes malheureusement confrontés à des prévisions alarmistes sur une bataille de l'Arctique qui serait en gestation. Nous, nous suivons la situation et nos projections sont responsables", a-t-il dit.

Les déclarations émanant de la Russie, du Canada et d'autres pays dans les années 2007-2008 concernant la nécessité d'une présence militaire accrue dans l'Arctique ne semblent plus d'actualité", confirme Dmitri Trenin, analyste du Fonds Carnegie pour la paix internationale à Moscou.

Reste que l'Arctique est un enjeu économique de première importance pour la Russie, qui estime que les réserves de pétrole et de gaz y sont deux fois plus importantes que les réserves prouvées d'Arabie saoudite.

Selon Alexander Bedritski, conseiller au Kremlin, l'Arctique ne représente que 1,5% de la population de la Russie mais compte pour 11% de son PIB et 22% de ses exportations.

Et Moscou s'apprête à investir d'ici 2039 plus de 310 milliards de dollars dans des projets d'exploration de son plateau continental. Le vice-ministre des Ressources naturelles, Igor Maïdanov, a précisé jeudi que l'essentiel de cette somme concernerait l'Arctique.

romandie.com

Feu vert allemand à un convoi de déchets nucléaires vers la Russie

BERLIN - L'Autorité de sûreté nucléaire allemande (BfS) a annoncé jeudi avoir donné son feu vert à un convoi de déchets radioactifs à destination de la Russie, où des opposants ont déjà protesté.

Un convoi d'au maximum 18 conteneurs spéciaux acheminera 951 barres de combustible nucléaire usagé originaire de Russie et utilisé en ex-RDA, depuis le centre de stockage provisoire de Ahaus (ouest de l'Allemagne), a indiqué l'Autorité de sûreté nucléaire allemande dans un communiqué.

Aucune date n'a été communiquée pour ce transport. Toutes les conditions préalables ont été remplies et l'accord du BfS était la dernière étape, a précisé l'autorité allemande.
A l'origine, ce combustible provenait du centre de Rossendorf près de Dresde (est), selon le BfS.

Le centre de Rossendorf, fermé en 1991, était l'un des 20 réacteurs de recherche installés dans 17 pays de l'ancienne sphère communiste, et où la Russie avait dispersé du combustible nucléaire.

Le rapatriement de ces déchets vers la Russie s'inscrit dans le cadre d'un programme international conclu entre la Russie, les Etats-Unis et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a précisé le BfS, rappelant que d'autres pays comme la Pologne ont à ce titre déjà renvoyé des déchets nucléaires en Russie.

Ce programme vise à retirer de la circulation de l'uranium et du plutonium hautement enrichis afin qu'ils ne tombent pas entre de mauvaises mains.

Selon l'association environnementale BBU, le convoi annoncé vers la Russie transportera du plutonium.

Des opposants russes, membres du parti libéral Iabloko, ont manifesté fin août à Moscou pour protester contre l'arrivée de ces déchets radioactifs, qui selon eux transiteront par la mer Baltique pour rejoindre le centre de retraitement et de stockage Mayak, le plus important en Russie.

Le centre Mayak, à environ 2.000 km à l'est de Moscou, a été le lieu d'un accident nucléaire massif en 1957 et a été menacé en août par les feux de forêt qui faisaient rage à proximité. Les opposants dénoncent le risque d'une contamination radioactive en cas d'actes terroristes et de feux de forêt.

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